Visa pour l’image : Louis Aliot refuse de remettre le Visa d’or à un photographe de Gaza
Polémique•Le maire (RN) de Perpignan, Louis Aliot, ne souhaite pas cautionner un photographe qui parle de « résistance » en évoquant les actions du HamasJérôme Diesnis
L'essentiel
- Louis Aliot, le maire Rassemblement national de Perpignan, a refusé de remettre le Visa d’or au photographe gazaoui Loay Ayyoub pour son travail dans la bande de Gaza.
- L’élu estime que « la critique d’Israël » est légitime mais que les choix du festival manquent d’objectivité en mettant en avant des reportages d’un point de vue palestinien, sans évoquer les victimes israéliennes du 7 octobre.
- Considéré comme l’un des plus grands festivals de photojournalisme au monde, Visa pour l’image a débuté le 31 août et se termine le 15 septembre.
Louis Aliot, le maire (RN) de Perpignan, a refusé de remettre au photographe gazaoui Loay Ayyoub, le Visa d’or décerné chaque année par le festival de photojournalisme Visa pour l’image. Ce trophée devait être remis au nom de la ville de Perpignan. Mais le premier magistrat de la préfecture des Pyrénées-Orientales « ne [se] fait pas à l’idée de cautionner un professionnel aussi talentueux soit-il, aussi courageux soit-il, mais qui parle de "résistance" lorsque les terroristes du Hamas envoient des milliers de roquettes sur des civils israéliens », a-t-il expliqué dans son discours d’ouverture du festival.
Visa pour l’image souhaite récompenser Loay Ayyoub pour sa couverture du conflit Hamas-Israël dans la bande de Gaza, pour le Washington Post. « Le prix de la ville est décerné par un jury de directeurs de photos internationaux », a répondu le directeur du festival, Jean-François Leroy.
Si la mairie ne souhaite pas s’associer à ce prix, il sera malgré tout bien remis au photographe, ou plutôt à un représentant du quotidien américain. Loay Ayyoub ne pourra, en effet, pas se rendre à Perpignan le 7 septembre. Depuis février, il est réfugié en Egypte, sans visa de résident permanent. Si son arrivée semble possible en France, selon le directeur du festival cité par France Bleu Roussillon, son retour en Egypte semblerait plus compromis.
« Manque d’objectivité » ou « instrumentalisation » ?
Louis Aliot estime que les choix du festival manquent d’objectivité. « On peut critiquer Israël mais il faut qu’il y ait de la contrepartie et un équilibre ». Outre l’exposition photos consacrée au travail de Loay Ayyoub, Visa pour l’image a également choisi de saluer le travail de Sergey Ponomarev en Cisjordanie. Mais « rien sur le massacre du 7 octobre », regrette Louis Aliot. Le 7 septembre, un débat organisé par le festival doit évoquer le conflit depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre jusqu’aux bombardements israéliens.
Dans l’opposition à la mairie de Perpignan, La France insoumise tient de son côté « à assurer le photojournaliste de tout son soutien et continue à s’inquiéter, à s’indigner, des prises de position à contre-courant de toute l’extrême droite française dont Louis Aliot est un fer de lance. » LFI dénonce « l’instrumentalisation incessante du conflit par le Rassemblement national ».
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