PhotojournalismeAvec Visa pour l’image, regards sur l’actu et gros plan sur l’exclusion

Visa pour l’image : Gros plan sur l’exclusion, regards sur les guerres et hommage à Delon

PhotojournalismeVisa pour l’image, principal festival international de photojournalisme, ouvre samedi à Perpignan pour sa 36e édition
« La Tragédie de Gaza », de Loay Ayyoub, sera l'un des temps forts de la 36e édition de « Visa pour l'image », le festival de photojournalisme qui s'ouvre samedi à Perpignan.
« La Tragédie de Gaza », de Loay Ayyoub, sera l'un des temps forts de la 36e édition de « Visa pour l'image », le festival de photojournalisme qui s'ouvre samedi à Perpignan. - I. Bigou-Gilles
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Visa pour l’image, principal festival international de photojournalisme, ouvre samedi sa 36e édition à Perpignan. Il expose le regard « hétéroclite » de vingt-six professionnels sur Gaza, l’Ukraine ou Haïti, avec, cette année, une attention particulière portée aux exclus.

« Quand on entend les discours de Trump, d’Orban, de tous ces populistes qui font de l’exclusion une idée forte de leurs programmes, ça nous semble important d’attirer l’attention du public là-dessus », explique Jean-François Leroy, l’historique directeur du festival.

L’envers du décor

Visa pour l’image ne choisit pas spécifiquement de thème mais pour l’édition 2024, nombre de travaux exposés ont trait au rejet de l’autre, à la pauvreté, à la marginalité. La « France périphérique », reportage au long cours de Pierre Faure, explore par exemple le thème de la pauvreté hexagonale quand Karen Ballard ou Brenda Ann Kenneally s’interrogent sur le déclin de l’empire américain, en photographiant l’envers du décor de carte postale de « Venice, Californie » ou la misère d’une famille ouvrière dans l’Etat de New York.

L’exclusion, pour les photographes de Visa 2024, ce sont aussi ces murs qui se bâtissent pour écarter ou repousser l’autre : au Mexique, comme le montre Alejandrao Cegarra, ou en Roumanie, avec la ségrégation organisée autour des Roms qu’évoque le photographe et militant des droits de l'homme Mugur Varzariu.

Les rues de Haïti aux mains des gangs

Un des axes forts de Visa pour l’image, c’est aussi de revenir sur l’actualité du monde à travers l’œil des photoreporters. Jean-François Leroy salue le regard « varié » et « hétéroclite » sur les évènements proposé par les photographes sélectionnés : « Au bout de trente-six ans, c’est plus difficile de m’étonner mais je reste toujours agréablement surpris par les propositions qu’on me fait », se réjouit-il.

La vie à quelques kilomètres du front en Ukraine vue par Anastasia Taylor-Lind, le choc de la violence des rues de Haïti aux mains des gangs dans l’objectif de Corentin Fohlen, ou encore la guerre sans merci menée au narcotrafic en Equateur, photographiée par John Moore, comptent parmi les reportages marquants qui seront exposés dans la cité catalane.

Une place à part pour le Proche-Orient

Et Visa 2024 consacrera également une place à part au Proche-Orient, marqué par le conflit Israël-Hamas depuis les attaques du 7 octobre 2023, avec deux expositions : « la tragédie de Gaza » immortalisée pour le Washington Post par le photographe indépendant Loay Ayyoub, et « Cisjordanie » du Russe Sergueï Ponomarev.

Une « grande rétrospective » sous la forme d’une projection complétera ce chapitre pour rendre hommage au « boulot formidable » des photographes de Gaza dans un conflit où l’armée israélienne a « bloqué » les accès à la presse internationale, une « situation rarement vue auparavant », a souligné M. Leroy.

Outre les 26 expositions, Visa pour l’image proposera gratuitement au public du 31 août au 15 septembre six soirées de projection, des conférences et des débats. Un hommage à Alain Delon a été ajouté au programme.