Pluie de cœurs sur Lucky Love. Depuis mercredi soir, les internautes partagent leur curiosité sur les réseaux au sujet d’un artiste français jusque-là méconnu du grand public. Son nom : Lucky Love. Ce chanteur de 31 ans a subjugué le public et les très nombreux téléspectateurs de France 2 en interprétant dans un élégant costume blanc My ability. Derrière ses faux airs du chanteur iconique de Queen, Freddy Mercury, Lucky Love a un vrai parcours de vie, pas toujours « lucky ».

Un artiste complet

Méconnu, mais loin d’être inconnu. Lucky Love, de son vrai nom Luc Bruyère, a déjà pris la lumière. Une du magazine Têtu, photos pour Citizen K ou Kenzo, publicité pour Nike… Le Lillois de 31 ans, atteint dès la naissance d’agénésie, une absence congénitale du bras gauche, multiplie les supports, et les talents. A la fois acteur, chanteur, danseur, mannequin, performeur, Lucky Love est très identifié au sein de la communauté LGBTQI+. Il a fait des apparitions dans La vie d’Adèle et dans l’adaptation d’Elephant Man au théâtre, aux côtés de Joey Starr et Béatrice Dalle et dans des clips de Vianney et de Kiddy Smile.

Un parcours de vie qui a pris tout son sens sur la place de la Concorde, mercredi soir, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques. Avec son look qui pouvait rappeler celui de Freddie Mercury, Lucky Love a interprété My ability, un morceau qui questionne le genre, évoque le thème des normes corporelles masculines et adapté de son tube Masculinity.

Une prestation survenue quelques minutes seulement après l’arrivée de la délégation française sur les Champs-Élysées largement saluée sur les réseaux et qui a entraîné un soudain changement d’ambiance au cœur du spectacle Paradoxe, imaginé par Thomas Jolly. Mais ce show de l’artiste a bien failli ne jamais voir le jour.

Pas un « porte-étendard »

Lucky Love a expliqué à nos confrères du Monde avoir décliné dans un premier temps la proposition faite pour la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, ne souhaitant pas être un « porte-étendard » en raison de son handicap. « Je n’ai pas la sensation d’être handicapé, détaille le chanteur au quotidien. Je suis né sans mon bras. Étant donné que je n’ai rien connu d’autre, je n’ai pas la sensation de manque. Uniquement celle de vivre dans un corps différent. »

Finalement, le Lillois a répondu par l’affirmatif au projet de Thomas Jolly, appréciant son caractère « inclusif » qui a lui a donné « l’envie d’en être ». Un choix qui l’a incité à proposer une version repensée de Masculinity, sorti l’année dernière, accompagné de dizaines de danseurs, d’un chœur gospel et de l’Orchestre national de Paris. « Là, j’ai modifié les paroles pour que tout le monde soit représenté, notamment les sportives, détaille Lucky Love au Monde. Le plus important pour moi était que personne ne se sente exclu pendant la cérémonie. » Et c’était réussi.

Un premier album et une tournée

La révélation aux yeux du grand public, mercredi soir, devrait booster encore plus la carrière de l’artiste aux multiples facettes. A la fin de l’année, le 15 novembre très précisément, Lucky Love sortira son premier album avant d’enchaîner avec une tournée européenne, qui le conduira d’Istanbul (le 3 novembre) à Berlin (le 25 novembre), en passant par Prague, Haarlem, Madrid, Barcelone et Paris (à la Gaité lyrique, le 21 novembre). Autant de moments pour (re) découvrir Lucky Love.