Une vente aux enchères organisée dimanche prochain à Fontainebleau (Seine-et-Marne) propose deux objets d’exception pour les amateurs d’histoire. Deux pistolets richement décorés ayant appartenu à Napoléon Ier jusqu’à sa première abdication en 1814 sont ainsi mis en vente par la maison Osenat. Ils seront cédés dans leur précieux coffret de bois (ronce de noyer, ébène, velours vert brodé d’or…) et avec leurs accessoires.

Comme l’explique Jean-Pierre Osenat, Napoléon « les avait spécialement commandés à l’armurier Louis Marin Gosset, travaillant à la manufacture de Versailles ». Les armes s’inscrivent dans les heures de l’Histoire de France qui ont précédé et suivi la première abdication de l’Empereur début avril 1814. Ils sont également doublement liés à la tentative de suicide de Napoléon Ier, à Fontainebleau, dans la nuit du 12 au 13 avril.

Dans la famille Caulaincourt depuis 1814

« Après la défaite de la campagne de France, l’empereur est totalement déprimé et veut se suicider avec ces armes mais son grand-écuyer Caulaincourt en a retiré la poudre, raconte l’expert de la maison de vente. Napoléon a alors pris du poison mais il l’a vomi et n’est pas mort ». Il a ensuite offert les deux armes ainsi qu’une épée à l’écuyer, pour le remercier de sa fidélité. C’est la famille de Caulaincourt qui a décidé aujourd’hui de s’en séparer.

Les deux pistolets à percussion, incrustés d’or et d’argent, où le profil de l’empereur est représenté, sont estimés de 1,2 à 1,5 million d’euros. Pour l’expert, il fait reconnaître « la grande valeur artistique et historique de ce souvenir napoléonien recherché dans le monde entier ». En novembre dernier, le célèbre bicorne noir avec sa cocarde bleu blanc rouge de Napoléon s’était envolé à 1,932 million d’euros, un record mondial.