Pourquoi le choix de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes ne passe pas
POLÉMIQUE•Dans une tribune publiée par Libération, plus de 1.200 poètes et auteurs contestent cette nomination de l’écrivain voyageur qu’ils considèrent comme « une icône réactionnaire »J.G.
Son dernier livre Avec les fées, dans lequel il livre le récit de son voyage le long de la côte Atlantique, est sorti en librairie le 10 janvier. Le même jour, Sylvain Tesson a appris qu’il serait le parrain de la prochaine édition du Printemps des poètes qui se déroulera du 9 au 25 mars. Une nomination qui fait grincer des dents dans le monde culturel. Dans une violente tribune publiée par Libération, plus de 1.200 poètes et auteurs contestent ainsi ce choix, refusant que l’événement soit incarné par un écrivain « érigé en icône réactionnaire. »
Pour les signataires, parmi lesquels les écrivaines Chloé Delaume et Nancy Huston ou les éditions Blast, la nomination de l’écrivain voyageur comme parrain du Printemps des poètes « vient renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle, et dans l’ensemble de la société. »
« Une figure de proue de l’extrême droite littéraire »
Ils justifient notamment leur position en rappelant que Sylvain Tesson a « préfacé un ouvrage de référence de l’extrême droite, Le Camp des saints, de Jean Raspail », roman qualifié de « dystopie raciste sur l’immigration. » Ils notent également que Sylvain Tesson « fait figure de proue de cette extrême droite littéraire », comme l’avait dénoncé le journaliste François Krug dans son essai Réactions françaises.
La nomination de l’écrivain, qui « incarne la banalisation d’une idéologie réactionnaire », va donc « à l’encontre de l’extrême vitalité de la poésie revendiquée par le Printemps des poètes », s’insurgent les signataires, qui demandent aux organisateurs de revenir sur leur décision. « S’iels nous prennent la grâce, nous garderons la dignité », concluent-ils.
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