REPORTAGEAu concert de Harry Styles, les « Harries » parlent LGBT, IVG et patriarcat

Harry Styles à Bercy : Sous le fluo et les boas, des « Harries » guidés « vers l’acceptation de soi et des autres »

REPORTAGEAprès avoir annulé deux dates pour cause de pandémie de Covid-19, Harry Styles s’est produit à Bercy, pour « le concert le plus attendu de l’année à Paris »
Marion Pignot

Marion Pignot

L'essentiel

  • Reporté deux fois pour cause de Covid-19, le Love on Tour de Harry Styles a enfin fait escale à Paris mardi. Les 17.000 places que proposait l’AccorHotels Arena « pour l’un des concerts les plus attendus de l’année » ont été vendues en une seule journée.
  • Depuis 2017 et le début de sa carrière solo, l’ex-leader des One Direction a affiné son style vestimentaire et fait de chacune de ses prises de parole un « véritable statement », selon ses fans.
  • 20 Minutes est allé à la rencontre des « Harries », pour voir si vraiment « aimer Harry Styles rend beau et intelligent » (spoiler : oui).

«Regardez ce sourire, regardez son déhanché, ce mec c’est juste une frappe de l’espace. » Dans le métro qui le mène à l’ AccordHotel Arena (Bercy pour les intimes), Pilou, 21 ans, explique pourquoi il aime Harry Styles. L’ex-leader des One direction est en concert ce mardi soir et Pilou, qui a sa place en carré or, l’annonce déjà : « s’il me regarde ou s’il me parle, je m’évanouis ». Combi rouge à paillettes et yeux de fluo vert, le jeune Lillois « est prêt pour deux heures de folie ». A ses côtés, Ludivine, Sacha et Lyla. Toutes et tous ont sorti le rose, les sequins et les « diams dans les cheveux ». « On va rendre hommage à Harry qui casse tous les codes et sans qui on n’assumerait rien de tout ça », lâche Pilou.

Après deux concerts annulés Harry Styles débarque à Paris pour la seule et unique date de son Love on Tour. Sur la setlist, rien que des tubes, dont le fameux As it Was, devenu dès sa sortie en avril la chanson la plus streamée en un jour sur Spotify. Sur l’esplanade de l’AccordHotel Arena qui assure « que le concert de ce soir est l’un des plus attendus de l’année », les « Harries » n’ont pas assez d’adjectifs pour définir, selon Sacha, « l’homme le plus cool et woke de sa génération ». « Harry, il m’a aidée à trouver ma voie, j’ai grandi et j’assume aujourd’hui celle que je suis grâce à lui, avance Alexia, Annécienne de 23 ans. Il montre qu’on peut oser, s’accepter. Je me suis construite avec lui, finalement. »

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Parce que, oui, Harry Styles n’a que 27 ans, mais a déjà tout d’un grand. « Il ne parle pas pour rien dire, chaque interview, chaque apparition est un "fact", un "statement", estime Chloé, 20 ans. Il est pro féministe, en plus. Rappelez-vous de lui en couv' de Vogue portant une jupe. Un gars comme lui, il n’y en a qu’un. »

« Harry répand l’ouverture d’esprit autour de lui »

Harry, l’unique. Que chacun des "Harries" voit pourtant comme un « grand-frère », « un exemple », ou comme Christophe, 48 ans, « un vecteur de bonnes valeurs ». Le papa est venu relever la moyenne d’âge de la fandom franchement féminine et lycéenne et, surtout, chaperonner « sans contrainte » sa fille Clémentine et sa copine Lilou, 15 et 14 ans : « Harry a l’air d’un chic type. En tout cas, on veut le croire. Il prône la tolérance, le respect. Avec lui pas de gros, de petit, d’hétéro ou d’homo, d’homme ou de femme. Il est fédérateur, ça se voit. En arrivant, ma fille qui a passé toute la journée à coudre des cœurs sur ses vêtements m’a dit "Je suis à ma place, ici". Ça me touche. »

Camille (en bas à gauche) est venue avec toute sa bande de Harries rencontrée sur les réseaux sociaux.
Camille (en bas à gauche) est venue avec toute sa bande de Harries rencontrée sur les réseaux sociaux. - Marion Pignot
Christophe, 48 ans, et ses deux filles Lilou et Clémentine, 14 et 15 ans, au concert de Harry Styles le mardi 5 juillet 2022, à Paris.
Christophe, 48 ans, et ses deux filles Lilou et Clémentine, 14 et 15 ans, au concert de Harry Styles le mardi 5 juillet 2022, à Paris. - Marion Pignot

L’Auxerroise de 19 ans s’est déplacée en bande. Avec elle Pauline, Louane ou Ludivine et sept autres « Harries » rencontrées grâce à la « commu des réseaux sociaux ». Ce soir, elles ont elles aussi sorti les yeux flashy, les paillettes et les crop tops. « Ici, c’est la Fashion Week alors que personne n’est mannequin [on nous signalera pourtant la présence d’Emrata]. Les concerts d’Harry, ce sont des "safes places" », poursuit Camille. Ici « pas de masculinité toxique, il porte du vernis à ongles, quoi ». Ici, « pas d’homophobie, il brandit toujours le drapeau arc-en-ciel pendant ses shows ». Ici, « pas de faux-semblants, on vient comme on est. Moi, je suis gay et franchement passer ce moment en toute sécurité, c’est reposant », glissera Sasha.


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« Ce soir, je peux être moi en sachant qu’aucun homme va m’embêter »

Ici, « c’est un miracle, un rêve éveillé », avance Nicola, 22 ans. La jeune femme est venue de Manchester pour voir « son héros, son love of her life ». Fan de Harry depuis ses 10 ans, Nicola avoue avoir « découvert tout autre un univers grâce » au chanteur sur stylé : « chacun de ses projets porte une idée, un concept. On est loin de la pop classique. Il est sexy certes, mais ce que j’aime le plus chez lui ce sont ses idées. Depuis lui, je ne suis plus seule avec mes galères ou mes idées noires. Il a confié faire une thérapie, moi aussi. Il est féministe, moi aussi. Et, ce soir, je peux être moi en sachant qu’aucun homme va m’embêter. »

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Harry Styles aura livré un concert dantesque. Les « Harries » auront hurlé, dansé, transpiré. Et dans le métro, fini le fluo. Toutes et tous remettent un tee-shirt souvent acheté à la boutique officielle et couvrent leur décolleté. Pilou a enlevé sa combi « pailletée dans les toilettes de Bercy ». « Harry, notre ange gardien, n’est plus là et on sait qu’on peut se faire emmerder, explique Lucie. Mais je garde mon rouge à lèvres pétant et ma jupe courte, je ne vais pas m’effacer alors qu’Harry chante qu’on est belle comme on est et qu’on a le droit d’exister. » Et sa pote Lila, 22 ans, de lâcher tout haut avant de s’engouffrer dans le métro : « Harry et le droit de montrer nos cuisses à 23h30 dans le métro, c’est au moins ça que le patriarcat n’aura pas. »