Le Domaine de Chaumont-sur-Loire inaugure son 30ᵉ festival international des jardins
EVENEMENT•Ce vendredi 6 mai débute officiellement la 30e édition du festival international des Jardins de ChaumontMarie Tournier
L'essentiel
- L’heure est à la fête pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire et le thème de cette année est le jardin idéal.
- Concepteurs paysagistes, designers ou encore architecte se sont surpassés pour proposer 30 projets.
C’est une année anniversaire pour le Domaine de Chaumont-Sur-Loire qui fête les 30 ans de son festival international des jardins mais aussi sa 15e saison d’art. « Un jardin aujourd’hui il doit être beau, bon et bio » a déclaré Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine et du festival. Ce sont les trois notions sur lesquelles les concepteurs ont dû se pencher pour réaliser ces jardins : « esthétiques, thérapeutiques, nourriciers et écologiques », selon la directrice.
Des créateurs aussi variés que cosmopolites
Tchèques, Néerlandais, Allemands, Italiens, Chinois, Américains… De nombreux artistes, venus du monde entier, ont voulu participer à cet événement. Pour les trois architectes du jardin de Thélème, les motivations étaient doubles : « On a participé pour le défi et pour apprendre des choses », a déclaré Lucien Pigeart De Gurbert. Ils sont biologistes, botanistes ou encore designers.
A travers les jardins, tout leur savoir-faire est mis à l’honneur. L’innovation est plus présente que jamais avec des jardins faits de fontaines de plastique recyclé, de poches d’eau colorées, de miroirs… Tout ceci au service de l’expression intime de leur vision du jardin idéal et dans le respect profond de la nature.
« Elle reprendra ses droits à un moment ou un autre »
Moray Didier, qui a aidé ses élèves de Belgique, pour réaliser le jardin du cocon végétal, résume parfaitement la pensée de nos concepteurs : la nature est prioritaire. Dans le contexte environnemental actuel, beaucoup de jardins cherchent à nous rappeler que : « Nous sommes une partie de la nature, qui était là avant nous », comme l’a dit Jason Shinoda, architecte paysagiste du jardin de la réciprocité.
La création de jardins pose évidemment la question de l’eau. Pour être le plus respectueux de l’environnement, les artistes se sont creusés la tête. Certains comme Aymeric Dufour sont allés chercher du côté de la Chine antique. Il a remis au goût du jour les oyas, qui sont des jarres en terre cuite. Ce système d’irrigation autorégulée permet une économie de 50 % à 70 % par rapport à un arrosage classique.
Des jardins qui touchent nos sens et notre esprit
La balade dans les jardins du Domaine sollicite tous nos sens. A chaque fois que vous rentrez dans un jardin, vous entrez dans un univers à part entière. Les diverses couleurs, les plantes comestibles, le bruit des insectes qui butinent et les odeurs des plantes aromatiques nous transportent. C’est dans le jardin d’eaurmus, qu’Adrien Folliot et son équipe nous proposent « de se ressourcer en énergie à côté d’un menhir », une véritable expérience spirituelle.
On sent que les artistes ont été touchés par le Covid-19. Beaucoup de jardins ont pour thème le partage et le bien-être après ces temps difficiles. Sylvère Fournier nous propose une version d’une maison-jardin où les gens peuvent se retrouver. « Mon jardin soigne aussi bien le corps que l’esprit » nous a-t-il confié. Une fois encore, le festival surprend et ce n’est pas fini : « On a encore des projets pour 30 ans », plaisante Chantal Colleu-Dumond.