CULTEGillian Anderson, icône du petit écran depuis trente ans

CanneSeries: De Scully à Thatcher... Gillian Anderson, icône du petit écran depuis trente ans

CULTEMise à l’honneur cette semaine au festival CanneSeries, Gillian Anderson s’est vu remettre le « Variety Icon Award » pour l’ensemble de sa carrière
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Scientifique dans X-Files, sexologue et mère excentrique dans Sex Education, «Dame de fer» dans The Crown… Depuis ses débuts dans la peau de l’agent Scully il y a trente ans, Gillian Anderson a multiplié les rôles de femme forte sur le petit écran. Mise à l’honneur cette semaine au festival CanneSeries, la comédienne de 53 ans s’est vu remettre le « Variety Icon Award » pour l’ensemble de sa riche carrière, démarrée sur les planches et passée par le cinéma, mais surtout emblématique de l’histoire de la télévision.

« J’ai effectivement incarné beaucoup de femmes iconiques », a reconnu vendredi Gillian Anderson devant un public conquis au Palais des festivals, après avoir reçu son prix et foulé le tapis rose. Le lendemain, l’Américaine installée à Londres était acclamée par des centaines d’admirateurs lors d’une masterclass, devant des fans ayant grandi avec les « samedis fantastiques » de l’agent du FBI Dana Scully sur M6.

« Je ne voulais pas faire de la télé »

Quand elle démarre en 1993 son duo mythique dans X-Files avec David Duchovny, l’interprète de Fox Mulder, Gillian Anderson n’a que 24 ans et rêve plutôt… de cinéma. « Je ne voulais pas faire de la télé parce que le secteur à l’époque, et en particulier pour les femmes, ne faisait pas rêver. Les acteurs de cinéma faisant de la télévision étaient stigmatisés, et j’ai toujours voulu faire des films », relate-t-elle.

X-Files lui donnera l’occasion d’apparaître dans les salles obscures, avec deux longs-métrages tirés de la série, en 1998 et 2008, mais surtout d’investir les foyers pendant près de dix ans. Un succès parfois trop lourd à porter pour la jeune actrice, devenue mère à 25 ans, qui n’imagine pas l’impact qu’aura son héroïne austère sur sa carrière et la télé, où se développent alors les rôles féminins forts comme dans Buffy contre les vampires ou Xena, la guerrière.

Tournée au Canada, « X-Files » attirait « beaucoup d’attention alors que je ne savais pas encore qui j’étais », explique Gillian Anderson, évoquant aussi l'« abandon » du premier de ses trois enfants « 17 heures par jour ».

Un contrat d’exclusivité avec Netflix

À l’arrêt de la série en 2002, la native de Chicago s’exile au Royaume-Uni, « déterminée à faire quelque chose de complètement différent » et heureuse d’y trouver des gens qui ont pensé, « dès le début », qu’elle pourrait jouer « autre chose que Scully », notamment au théâtre. Elle signe son succès le plus notable en 2006 au cinéma avec Le dernier roi d’Écosse, mais c’est encore une série, The Fall, qui la remet sur le devant de la scène en 2013.

Elle y incarne Stella Gibson, flic londonienne envoyée en Irlande du Nord à la recherche d’un tueur en série. Une femme « badass » comme elle les aime, féministe, indépendante à la sexualité assumée. « Quand j’ai lu le scénario, j’ai senti qu’il fallait » qu’on sache qu'« une femme comme elle peut exister ». Elle s’affirme hors caméra, en luttant pour obtenir le même salaire que David Duchovny à l’occasion de la résurrection de la série X-Files entre 2016 et 2018.

En 2019, elle crée la surprise en s’essayant au comique dans Sex Education à travers Jean Milburn, mère d’un ado et sexologue « moralement ambiguë » qui, espère-t-elle, aide à lever « le tabou entourant la sexualité des femmes plus âgées ». Dans un tout autre registre, elle a prêté ses traits à Margaret Thatcher dans The Crown, un défi qui l’a terrifiée, à l’heure où « tout le monde donne son opinion toutes les secondes ». Elle continuera sûrement d’offrir des rôles féminins forts, à la faveur d’un contrat d’exclusivité avec Netflix et sa société de production tout juste annoncé.