« Kaiju n°8 », le nouveau manga qui va tout écraser sur son passage
MANGA•En plein boom des ventes, « Kaiju n°8 » débarque avec l'un des plus gros lancements pour un manga en FranceV. J.
L'essentiel
- Le très attendu Kaiju n°8 de Naoya Matsumoto sort ce mercredi en libraire, un shônen avec pour héros un être mi-humain mi-kaiju, ces monstres géants japonais
- L’éditeur Kazé Manga mise beaucoup sur ce titre, déjà un succès au Japon, avec un tirage initial à 250.000 exemplaires et une campagne promo « maousse »
- Le manga connaît un nouvel âge d’or en France, avec des ventes multipliées par deux entre 2020 et 2021
Comme un symbole, le manga Kaiju n°8, du nom des monstres géants japonais à la Godzilla, débarque ce mercredi en librairie pour tout « casser », avec, comme le rappelle LivresHebdo, un tirage exceptionnel de 250.000 exemplaires pour son premier tome, et autant pour le deuxième à paraître le 8 décembre. Du jamais vu.
Il faut dire que cette sortie arrive dans un contexte particulier. Dès le premier trimestre 2021, les voyants commençaient à s’affoler et annonçaient une année record pour le manga, portée par les géants du shônen (One Piece, Demon Slayer, Jujutsu Kaisen) et boostée par les adaptations animées (My Hero Academia, L’Attaque des Titans). Les chiffres de ventes GFK sont tombés fin septembre, et de janvier à août, les Français et Françaises ont acheté 212 millions de livres (+28 % par rapport à 2020), dont 51 millions de bandes dessinées (+75 % par rapport à 2020). Et parmi ces BD, 29 millions sont des mangas. C’est énorme. Deux fois plus qu’en 2020.
Un nouvel âge d’or du shônen manga
De quoi doper l'optimisme des éditeur français. Commencé à l’été 2020 au Japon sur Shônen Jump +, la plateforme numérique du célèbre éditeur Shueisha et déclinaison de son magazine Weekly Shônen Jump, Kaiju n°8 a très vite trouvé son public et comptait en juin déjà trois millions d’exemplaires vendus. Très vite aussi, les rumeurs ont circulé qui en France allait acquérir cette nouvelle bombe shônen et à quel prix. Kazé Manga, fort de titres comme Chainsaw Man, Black Cover ou récemment Mashle, a remporté les enchères, et prévoit un lancement « maousse » avec campagne d’affichage, spots télé et cinéma, et même une opération parisienne de la taille d’un kaiju.
Depuis le phénomène Demon Slayer, et maintenant avec Jujutsu Kaisen ou Tokyo Revengers, il existe une sorte de spéculation sur le nouvel âge d’or du manga, et plus précisément du shônen, et même sur qui succédera, un jour, peut-être, à One Piece. Mais il ne faudrait pas en oublier les mangas eux-mêmes. Si Kaiju n°8 fait autant parler, et plait autant aux fans, c’est qu’il convoque autant le shônen old school que nouvelle génération, avec son originalité, son identité, ici les kaijus.
Non pas une révolution mais un blockbuster du genre
Ces monstres géants font partie du quotidien des Japonais et Japonaises, au point qu’il existe, un peu comme dans Pacific Rim, des Forces de Défense chargés de les combattre. Kafka Hibino a toujours rêvé d’en faire partie, mais après de nombreux échecs à l’examen d’entrée, il en est réduit à nettoyer les rues après leur passage et à se débarrasser de leurs cadavres. Un jour, une étrange créature s’introduit dans son corps et le métamorphose en un être mi-humain, mi-kaiju.
Yuji avale une relique et est possédé dans Jujutsu Kaisen, Nezuko se transforme en monstre dans Demon Slayer, Eren devient un Titan dans L’Attaque des Titans… Le mangaka Naoya Matsumoto ne révolutionne pas le genre, mais maîtrise les codes, et trouve l’équilibre entre action, humour et même un début de réflexion sur l’humanité perdue de son personnage, qui font de Kaiju n°8 un blockbuster de taille.