Paris : A l’occasion de la Nuit blanche, nos lecteurs racontent leur rencontre avec des œuvres d’art contemporain
VOUS TEMOIGNEZ•À l’occasion de la Nuit blanche, ce samedi soir à Paris, « 20 Minutes » a recueilli vos souvenirs d’émotions contraires face à des œuvres d’art installés dans l’espace public
Benjamin Chapon
«C’est moche et ça coûte cher. » Voici, en substance, ce qu’une majorité écrasante (dans tous les sens du terme) des internautes de 20 Minutes pensent de l’art contemporain. Du moins celles et ceux qui ont répondu à notre appel à contributions à l’occasion de la Nuit blanche, dont la 19e édition se tient ce samedi soir à Paris .
Alors que l’Arc de triomphe est actuellement empaqueté selon la vision posthume des artistes Christo et Jeanne-Claude, les manifestations d’art contemporain dans l’espace public sont devenues presque banales. Plusieurs villes ont ainsi leur rendez-vous dédié, que ce soit Lille 3000, Liberté ! à Bordeaux, Rose béton à Toulouse, Le voyage à Nantes, Un Eté au Havre… On en oublie.
Bernard et l’Arc de triomphe
Nous avions donc demandé à nos lectrices et lecteurs si certaines de ces œuvres, croisées au hasard de leurs pérégrinations, leur avaient laissé un souvenir précis, une émotion particulière. Et si l’on exclut celles et ceux qui ne voient dans l’art contemporain qu’une gabegie cynique et inutile, il reste malgré tout quelques belles rencontres avec l’art.
La plus récente est sans doute celle de Bernard, avec l’Arc de triomphe empaqueté. « J’ai été agacé de voir ça à la télé, je trouvais ça moche et inutile, voire sacrilège pour les soldats français. Alors j’ai décidé d’aller me rendre compte par moi-même au cours d’un voyage professionnel à Paris. Et finalement, j’ai compris que cette œuvre mettait paradoxalement le bâtiment en valeur en donnant envie, hâte même, de le redécouvrir. J’ai aussi réalisé que moi, fils de militaire, je n’étais jamais allé sur la tombe du soldat inconnu avant ça… Et en plus, le tissu utilisé est très beau, très noble. »
Mathilde et Vasarely
Mais cette démarche volontaire est assez rare parmi les témoignages. De nombreux internautes racontent une rencontre fortuite avec l’art contemporain, souvent dans les transports. Mathilde a ainsi eu un coup de cœur pour les immenses fresques de Vasarely dans la gare Montparnasse. « A part des magasins, toujours les mêmes, la rénovation de la gare n’a rien de révolutionnaire. Mais au moins j’ai pu découvrir ces œuvres, très belles, très inspirantes. » Vincent, également Parisien, a eu lui un coup de cœur pour « l’oiseau en structure, comme un mécanisme de montre, exposé à la correspondance du RER Auber… Il est vraiment fantastique. Quel dommage qu’il ne soit pas dans un musée, les détails sont époustouflants ! »
Plusieurs témoignages vantent des œuvres insolites et inattendues. Olivier a adoré, à Nantes, l’œuvre de Céleste Boursier-Mougenot : « Dans une immense volière installée sur une place, des oiseaux se posent sur des guitares électriques et composent, à la volée, une musique improvisée. Bravo l’artiste ! » A Nantes toujours, mais aussi à Paris, des souvenirs affluent de rencontres avec des œuvres étonnantes lors de la Nuit blanche ou de Voyage à Nantes.
Et parfois, ces œuvres font aussi réfléchir. Arnaud a ainsi beaucoup à dire à propos du blockhaus-miroir de la plage de Leffrinckoucke, près de Dunkerque : « On ne peut qu’être scotché devant cette œuvre à la fois pour sa beauté esthétique mais également pour ce passé douloureux qu’elle nous rappelle. Les reflets brisés des vagues de la mer du Nord ou bien des couchers de soleil sont comme les lumières d’un phare qui nous rappelle à un devoir de mémoire. »