Lyon : Le déboussolant musée de l'illusion
SORTIES•L’établissement, petit frère du musée de Paris, a ouvert ses portes au sein du Grand Hôtel-Dieu de Lyon en juilletCaroline Girardon
L'essentiel
- Ouvert depuis le mois de juillet, le musée de l’illusion de Lyon ne désemplit pas les week-ends.
- Si le prix d’entrée paraît élevé (18 euros), les attractions se révèlent bluffantes, voire vertigineuses.
- Des astuces et des explications sont distillées tout au long du parcours pour que les visiteurs comprennent d’où viennent les illusions.
A la sortie, les avis sont unanimes. « C’est très surprenant, je ne m’attendais pas à cela », glisse Corinne, venue avec son fils Thomas. Depuis son ouverture au mois de juillet, le musée de l’illusion de Lyon ne désemplit pas les week-ends. Si la fréquentation reste plus timide en semaine, Steven Carnel, le co-fondateur se satisfait des débuts. « Le public répond présent, c’est d’autant plus important que nous avons voulu briser les codes des musées classiques », souligne celui qui était encore avocat en droit d’affaires il y a trois ans.
A l’époque, rien ne le prédestine à se reconvertir. Le déclic se produit en 2018 lors d’un week-end en Croatie. Et plus précisément au cours d’une visite au musée de l’illusion de Zagreb. « J’ai trouvé l’idée fascinante », glisse-t-il. De retour en France, Steven Carnel planche pour ouvrir le même établissement à Paris. Ça sera chose faite en décembre 2019. Trois mois plus tard, il prospecte à Lyon pour doubler la mise. Et ajoute quelques nouveautés au passage. Plus d’attractions.
Des sens mis à rude épreuve
Sur place, les miroirs, installés par-ci par-là, permettent de décupler les perspectives à l’infini, engendrent des reflets et des effets à foison. Les formes géométriques bernent les pupilles. Les yeux se fixent comme hypnotisés, le cerveau se brouille. Au fil de la déambulation, les sens sont mis à rude épreuve. Des têtes coupées, des visiteurs suspendus dans le vide, des personnes qui rapetissent, des clones qui apparaissent… David Copperfield n’aurait pas fait mieux.
« C’est très convaincant, un peu trop même », rigole Thomas. La tête encore toute retournée, l’étudiant vient de traverser un « tunnel vortex », les mains accrochées à la rambarde pour ne pas tomber. La passerelle sur laquelle il évoluait n’a pourtant pas tangué d’un millimètre. Mais l’illusion est bluffante. Vertigineuse.
Comprendre d’où les illusions viennent
« Les illusions viennent à vous, il n’y a aucun effort à faire. Elles sont créées par l’interprétation que notre cerveau fait des informations qui lui sont envoyées. Notre vision s’en trouve chamboulée. Cela perturbe et interpelle naturellement », sourit malicieusement Steven Carnel, soucieux de livrer quelques clés de compréhension aux visiteurs. Tout au long du parcours, ils trouveront des astuces pour les guider au mieux et des explications « simples » et sans trop de détails. Notions d’équilibre, de perspectives, d’angles, de géométrie, de jeux de miroirs.
« Il s’agit dans un premier temps de sentir que c’est bizarre et ensuite de comprendre pourquoi », justifie le fondateur. Et ça marche : « C’est très ludique et bien fait », se réjouit Corinne, un brin déboussolée à la fin de sa visite. Un conseil : pour certaines attractions, n’oubliez pas votre téléphone portable. Si votre œil voit cette fois la supercherie, la lentille de votre appareil se laissera piéger.