Marseille: « J'avais besoin de m'amuser », Alonzo sort les volumes 2 et 3 de Capo dei Capi avec 14 artistes
INTERVIEW•Le rappeur Marseillais Alonzo revient avec les volumes 2 et 3 de sa mixtape Capo dei Capi, avec un tracklist de folie, ce vendredi 26 marsAdrien Max
L'essentiel
- Alonzo sort ce vendredi 26 mars les volumes 2 et 3 de sa mixtape Capo dei Capi, dont le premier volume est sorti en 2015.
- Pas moins de 14 artistes sont invités sur cette compilation dont Soso Maness, Jul, Bosh, Soolking ou Imen ES.
- Alonzo explique qu'il avait besoin de se « faire plaisir », a travers ces deux volumes de mixtape.
Alonzo en mode Capo. Le rappeur Marseillais revient avec les volumes 2 et 3 de sa mixtape Capo dei Capi, dont le premier volume est sorti en 2015. Avec pas moins de 14 invités sur ces deux volumes, Alonzo se fait le rassembleur de jeunes artistes, comme de pointures validées, avec beaucoup d’horizons différents mais avec un même objectif : se faire plaisir.
Pourquoi deux volumes d’un coup ?
Parce que ça fait longtemps, 2015. Ça fait deux ans que je n’ai pas sorti de projet officiellement, je me suis dit pourquoi par envoyer volume 2 et 3 en même temps, j’ai beaucoup taffé l’année dernière et j’avais beaucoup de morceaux. On est dans un style musical ou ça va très vite donc ils n’auraient plus été d’actualité. Et envoyer deux volumes comme ça, c’est original, ça n’a jamais été fait.
Pourquoi un format plus mixtape qu’album ?
Quand tu bosses dans un album, c’est conceptuel, il y a une écriture, des thèmes, une recherche. J’avais besoin de m’amuser et le format mixtape te laisse plus de liberté. Ce n’est pas un projet qui a une queue et une tête. C’est très spontané, j’invite mes amis, les gens que j’aime bien du moment, on se fait des titres, on kiffe. Il y a des morceaux mélancoliques, festifs, des morceaux bien rap, je suis libre.
Tu as invité 14 artistes, qu’est-ce que ça t’apporte ?
Ça me tire vers le haut, j’apprends des plus petits comme des plus grands. Je trouve que c’est une musique générationnelle, de partage, ça me fait évoluer de fou. Quand je suis au studio avec un mec comme ZKR qui n’a pas du tout mon âge et qui vient de sortir son tout premier album, j’apprends beaucoup et j’ai l’impression que ça me fait encore progresser. J’ai toujours kiffé le partage, je suis issu d’un groupe, Psy 4 de la Rime, pour moi la musique ca a toujours été collectif.
Le clip Capo dont tu parlais annonce en réalité la track list…
Je me suis fait cramer direct. C’était l’info principale. C’est un morceau assez personnel, mais en même temps qui parle à pas mal de gens dans le domaine artistique. Je parle beaucoup de l’arrière du rideau, de ce que la passion peut te faire subir. Tu sais on voit toujours le bon côté des artistes, les clips, les meufs, les voitures, les voyages, mais même si c’est notre passion et qu’on kiffe faire ça, c’est quand même un métier très épuisant psychologiquement. C’est intéressant d’en parler.
C’est aussi très mélancolique…
Avant quand je n’étais pas trop bien, que j’étais en session au studio, je m’arrêtais et je partais. Je me disais " ce n’est pas aujourd’hui, l’inspi ça ne se contrôle pas ". J’ai appris à utiliser l’humeur du moment. Si je suis triste, au lieu de renoncer, je vais écrire sur ma tristesse, sur mon mal-être.
Passer un bon moment, c’est aussi ça, dépasser les moments mélancoliques par le partage ?
Exactement. Quand je partage un titre avec Naps et Jul, qu’on est en studio on est comme des enfants. Surtout qu’on a fait ce morceau après 13 Organisé, donc c’était la récréation. Comme des gamins. Ce qui est marrant, c’est que dans tous les morceaux avec Jul, on n’a jamais été chacun dans son coin, on est vraiment là ensemble, il écrit je lui dis " met ci ", j’écris il me dit "met ça", on écrit vraiment ensemble.
Qu’est-ce que le mec casqué te dit dans Capo, et où est ce que tu pars à la fin ?
Cette métaphore dans le clip, pour moi je l’explique comme la liaison que j’ai encore avec la rue. Ce mec casqué c’est pour dire, quelle que soit la vie que je mène, tu peux sortir du quartier mais le quartier ne sort jamais de toi. Donc c’est le quartier qui vient me parler, on imagine en tout cas que s’il arrive à me faire bouger de cette méga fête fantastique avec tout ces guess, c’est qu’il y a vraiment quelque chose d’important. Mais c’est marqué à suivre…
Bientôt les 40 ans, sans vouloir te vieillir, que vois-tu dans le rétro ?
J’aime pas regarder dans le rétro, en 2010 la mixtape c’était Un dernier coup d’œil dans le rétroviseur et depuis j’ai fait ma carrière solo. Je me répète beaucoup quand on me pose cette question, mais ce dont je suis le plus fier c’est ma longévité. Parce que c’est une musique qui change toutes les années, même si le rap, les mots, la poésie restent la base. S’adapter, prendre sa planche de surf et d’essayer de surfer la vague sans tomber, ce n’est pas donner à n’importe qui. Ce sont des remises en question, un très bon entourage.
Et si tu regardes devant ?
Je suis plus vers la fin que vers le début, et je me dis que j’ai encore de belles années pour faire de beaux projets. J’ai fait que de la musique dans ma vie donc peut être que je passerai le témoin en produisant d’autres artistes. C’est quelque chose que j’ai déjà tenté très tôt, mais être au four et au moulin, c’est très difficile, mais je pense que oui à la 40 pourquoi m’essayer à produire des jeunes, après je kiffe la mode aussi, pourquoi pas y travailler aussi.