Colorés et enfantins, les plans de villes et de métro d’Alcatela en mettent plein la vue
ART•Le jeune illustrateur Alexis Carlier, alias Alcatela, fait un carton sur les réseaux avec ses dessins de plans de villes et de métro
Jérôme Gicquel
L'essentiel
- Le travail d’Alexis Carlier s’articule toujours autour du plan de métro ou de tramway de la ville.
- Après Paris, Lille, Marseille, le jeune illustrateur vient de croquer Rennes.
- Son succès est tel sur les réseaux que les cartes du jeune homme se vendent désormais sous la forme d’affiches et des collectivités – Saint-Etienne, Grand Paris – le sollicitent pour des commandes.
Il a encore du mal à se considérer comme illustrateur. « J’ai seulement fait option arts plastiques au lycée mais ça s’arrête là, assure-t-il. Cela reste plus un loisir même si cela me demande de plus en plus de temps. » Sur les réseaux sociaux, Alexis Carlier, alias Alcatela, commence pourtant à se faire un nom avec ses dessins « de villes réelles et utopiques ». Il y a un an, il a même eu le droit à son petit quart d’heure de gloire avec un tweet de la maire de Paris Anne Hidalgo saluant sa magnifique carte du métro parisien.
Ce sont d’ailleurs les réseaux de transports en commun des villes qui inspirent le jeune artiste lyonnais, désormais installé dans la capitale. « Je suis fasciné par les plans de métro que je collectionne, indique-t-il. Quand j’arrive dans une nouvelle ville, c’est la première chose que je prends en photo. » De cet intérêt dévorant pour les transports, Alexis Carlier en a fait un métier puisqu’après avoir travaillé à la RATP, il a rejoint récemment IDF Mobilités, le syndicat des transports en Ile-de-France. Le jeune homme, âgé de 24 ans, dessine également depuis qu’il est tout petit et a donc tout naturellement mêlé ces deux passions pour développer son propre univers.
Une quinzaine de villes déjà croquées
Sa première réalisation remonte à 2018 lorsqu’il était étudiant à Sciences-Po Toulouse. Son plan de la ville rose a tout de suite tapé dans l’œil du gérant d’une papeterie qui lui en a commandé plusieurs. Depuis, Alcatela a croqué une quinzaine de villes en France et à l’étranger, parmi lesquelles Lille, Paris, Marseille, Tokyo, Sydney ainsi que Rennes, sa dernière réalisation.
« Je ne fais que des villes que je connais et où je me suis baladé car je dessine de tête », indique l’artiste. Il reconnaît lui-même que son trait « n’est pas très compliqué » et que ses cartes des villes sont « assez minimalistes et pas forcément représentatives de la réalité, notamment au niveau de l’échelle ». Ses dessins répondent par contre toujours à la même logique. « Je dessine d’abord les lignes de métro ou de tram avec le nom des stations, c’est mon ossature, et je compose autour ensuite », explique l’illustrateur.
Les collectivités lui passent désormais commande
S’il ne connaît pas sur le bout des doigts toutes les villes qu’il dessine, ses cartes sont pourtant très détaillées et regorgent de petits détails. Il fait pour cela appel à sa communauté sur les réseaux sociaux. « Les gens m’indiquent les lieux incontournables ou des adresses sympas de leur ville et je les ajoute », poursuit Alcatela.
Le succès est tel sur les réseaux que les cartes du jeune homme se vendent désormais sous la forme d’affiches. Et les commandes affluent de toutes parts. Séduites par son travail, plusieurs collectivités comme Saint-Etienne ou le Grand Paris l’ont ainsi sollicité pour lui passer commande. De quoi laisser un peu perplexe le jeune homme. « J’en profite et tant mieux car cela ne durera peut-être pas longtemps mais je ne m’attendais vraiment pas à ce que ça plaise autant », sourit-il.