DEGLINGUEFoule déchaînée, moment de solitude… Ils racontent leurs pogos mémorables

La vie avant le coronavirus : Foule déchaînée, moment de solitude… Ils nous racontent leurs pogos mémorables

DEGLINGUEPrivés de pogo à cause de la pandémie, nos lecteurs et interlocuteurs nous ont livré leurs souvenirs de concerts les plus mémorables
Clio Weickert

Clio Weickert

L'essentiel

  • 20 Minutes s’est demandé si le Covid-19 finirait par avoir la peau du pogo.
  • A cette occasion, nos lecteurs et interlocuteurs nous ont livré leurs souvenirs de concerts les plus mémorables, instants de pure beauté ou gros ratés.

Il est loin le temps de l’insouciance, des murs d’enceintes crachant les décibels et des Circle pit frénétiques sous la chaleur écrasante d’un été au Hellfest… Alors que les prochains concerts et festivals (s’ils ont lieu, certains comme le Hellfest ou Garorock ont déjà annulé…), devraient se tenir en jauge limitée, 5.000 spectateurs max cramponnés sagement à leurs sièges, 20 Minutes s’est demandé si le Covid-19 finirait par avoir la peau du pogo.

A cette occasion, nos lecteurs et interlocuteurs nous ont livré leurs souvenirs de concerts les plus mémorables, ceux qui nous rappellent qu’il n’y a pas si longtemps que ça, les notions de « distanciation sociale » et de « gestes barrières » ne nous étaient pas si familières. Les voici :

Géant-Vert, critique rock (pour « Rock & Folk » notamment), fondateur du groupe punk Parabellum :

« Le concert des Porte-Mentaux et des BXN dans un amphi de la fac de Tolbiac au début 84. Alors que je suis en train de prendre des photos, je manque de tomber par terre à cause de tout un tas de petits cons qui ont fait une vague qui a terminé sur scène. Comme j’étais un peu du genre bourru, j’ai attrapé la première victime qui me tombait sous la main pour la soulever du sol et la balancer dans le public. Un épaulé-jeté plus tard, la victime se crashe dans la tronche des abrutis qui se tenaient derrière. Fin de l’histoire. Quelques années plus tard, ma future femme me présente son frère. Ambiance… »

Ludovic Larbodie, fondateur et directeur de Garorock :

« La Mano Negra à Libourne, je ne sais plus la date exactement, j’aurais tendance à dire 1989 ou 1991… On était en train de boire des coups et on s’est retrouvés au milieu du pogo, on est ressortis complètement… On n’était pas en état de faire un pogo donc quand on en est ressorti on était un peu sens dessus dessous ! Mais c’était un bon souvenir ! »

Gin, internaute de 36 ans, fan de metal :

« Ma plus belle expérience c’était il y a deux ou trois ans au Hellfest au moment où Mass Hysteria a commandé un wall of death… de plus d’une centaine de mètres, c’était monstrueux ! Et le plus beau était de voir les yeux briller de tout le monde sans différenciation de sexe/origine, au même endroit au même moment pour la même raison… La beauté. »

Julien Ménielle, fan de metal et youtubeur spécialisé santé avec la chaîne « Dans ton corps » :

« Celui qui me vient c’est un très mauvais souvenir, et en plus ça m’est arrivé plein de fois. C’est ce truc où tu te jettes dans le pit, tu lances un pogo, tu commences à jeter tes pieds en l’air… Et tout le monde se barre. Tu te retrouves tout seul au milieu comme un pauvre con et tu cherches un mec hyper grand pour aller te planquer… Je pense que c’est le pire qui puisse t’arriver ! Je me suis déjà pris des gnons, retrouver le cul par terre, les lèvres en sang, mais la douleur physique ce n’est rien à côté de cette humiliation. »

Stéphane Buriez, fondateur et chanteur du groupe de death metal Loudblast :

« Ce n’est pas vraiment un pogo mais un mouvement de foule quand j’étais ado. J’étais allé voir Iron Maiden au Forest National de Bruxelles. J’étais devant, forcément, et je me suis retrouvé dans cette espèce de mouvement de foule et je me suis vu transporté de plusieurs mètres, mes pieds ont décollé du sol dans un mouvement de fou ! J’en ai même perdu ma cartouchière que j’aimais beaucoup à l’époque ! Là, je me suis fait peur. »

Georgio, rappeur et amateur de pogo :

« C’était à l’été 2019 aux Vieilles Charrues, sur la tournée de mon album XXV. J’aime bien descendre dans le public pour faire mon dernier morceau avec eux, je demande à tout le monde de s’écarter pour me laisser passer. On jouait à 19 heures, il y avait 40.000 personnes, et je ne sais pas pourquoi mais je me dis "on y va quand même". Et en fait je me suis perdu dans le public, mon régisseur a sauté dans la foule pour me récupérer et n’a pas réussi, la sécurité était débordée… J’ai fait tout le morceau comme ça écrasé par des gens, c’était bien rock and roll et je m’en souviendrai ! Je suis remonté sur scène deux minutes après l’instru, le dos tout griffé. Même si j’ai perdu complètement le contrôle, il y a un truc d’énergie bienveillante, un truc électrique hyper cool. »