« Skam France » : « Dans ma musique, j’aime raconter ces émotions adolescentes » explique Owlle
INTERVIEW•La chanteuse Owlle sort son nouveau titre Sounds Familiar, également présent dans la bande originale de la saison 7 de « Skam France » dont elle a assuré la supervision musicalePropos recueillis par Pauline Butel
L'essentiel
- Owlle sort son nouveau titre Sounds Familiar, annonçant son prochain album.
- Le titre Sounds Familiar est sur la bande originale de Skam France saison 7.
- Owlle a travaillé sur la supervision musicale de Skam France saison 7 et raconte son expérience en collaboration avec Shirley Monsarrat (réalisatrice) et Tianes Montasser (monteuse).
Owlle revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec la sortie de son nouveau titre Sounds Familiar, fidèle à son univers dream pop envoûtant. Cette ritournelle de 3 notes évoquant un jour d’été mélancolique, l’artiste l’avait déjà dévoilée lors de l’épisode 5 de la saison 7 de Skam France. Pas une surprise quand on sait que c’est Owlle elle-même qui a assuré la supervision musicale de la saison, travaillant en étroite collaboration avec la réalisatrice Shirley Monsarrat et la monteuse Tianes Montasser. Pour 20 Minutes, la chanteuse revient sur son expérience dans la série et la genèse de Sounds Familiar.
Comment vous êtes-vous retrouvée dans l’équipe de tournage de Skam France saison 7 ?
J’ai rencontré Shirley, la réalisatrice, par Tianes, la monteuse de Skam. Elles m’ont demandé si l’idée de superviser et de composer la musique pour Skam m’intéressait. Il se trouve que je ne connaissais pas Skam avant. J’ai découvert et je suis complètement tombée dedans. Donc je leur ai dit qu’évidemment j’avais très envie de le faire.
Vous parlez de « lien indéfectible que l’on peut avoir avec certaines personnes » pour présenter Sounds Familiar. Dans Skam, la chanson passe dans une scène où Tiffany prend un bain avec son bébé… Avez-vous composé ce titre pour cette scène ?
J’étais dans un état un peu mélancolique. C’est un titre qui raconte des choses qui me sont très personnelles. Et il se trouve que Shirley Monsarrat et Tianes Montasser l’avaient écouté en avant-première. J’avais fait un lien avec les nouveaux titres. Parmi eux, il y avait Mirage et Sounds Familiar. Pour Shirley et Tianes ça a été une évidence. Ça collait avec des scènes en particulier.
Quelle est l’histoire derrière cette chanson ?
C’est délicat parce que, pour moi, il n’y a pas une histoire particulière. Ça s’adapte à plein d’histoires de ma vie. Je ne veux pas définir un truc précis parce que c’est important que chacun l’embarque avec soi, cette chanson. J’avais envie que ce soit une chanson douce et réconfortante. Mélancolique mais qui reste joyeuse.
Votre univers était en adéquation avec l’esprit de la saison 7 de Skam, selon l’équipe de production. Ça a collé assez facilement ?
Le point de départ c’est, que Shirley Monsarrat me choisisse pour faire cette musique. Elle avait la volonté d’instaurer un univers. C’était aussi pour contraster avec ce qui avait été fait jusqu’ici sur Skam. Le fait de faire une musique sur mesure, ça permettait d’identifier encore plus l’univers et de faire une proposition nouvelle, de provoquer quelque chose en accompagnant les scènes avec plus de musique et d’intensité.
Ça a été délicat pour vous de construire l’univers musical, très incarné et personnel, des millennials de la série ?
En fait, j’aurais adoré en tant qu’adolescente – parce que maintenant je ne suis plus dans cette tranche d’âge – avoir ce genre de séries. Je me retrouve dans leurs émotions, dans leurs histoires parfois. C’est une série sans filtre et c’est ça que j’aime beaucoup. C’est vrai que dans ma musique, je crois que j’aime bien raconter ces émotions-là.
Vous avez carrément intégré l’équipe de production en étant nommé à la supervision musicale. Comment ça s’est passé ?
La supervision musicale s’est vraiment faite à six mains entre Shirley, Tianes et moi. On avait des petites playlists qu’on se partageait. Au départ, je n’ai pas vu tout de suite les images. J’avais un plan d’action avec les séquences importantes, celles où Shirley voulait vraiment de la musique. Et puis, les images sont arrivées. Parfois ça fonctionnait très bien, parfois on devait retravailler.
Parfois, ça relevait de la recherche musicale ou de la composition. Sur la composition, c’était mon inspiration qui me [permettait] de proposer des choses. Sur les titres qui s’imposaient, j’avais vraiment envie que ce ne soit pas des évidences, d’aller chercher des gens de mon entourage, que je côtoie dans la musique et qui font partie de mon univers pour que tout soit cohérent. Je pense que c’est bien d’aller chercher un peu plus loin et mettre en avant une scène musicale que cette génération ne connaît peut-être pas.
C’était nouveau pour vous ce type de travail. Avez-vous eu des difficultés ?
Pour être honnête, ça a été assez fluide dès le départ. Avant de commencer j’avais quand même peur de ne pas arriver à livrer des belles choses, de ne pas être à la hauteur de la série ou des attentes. Il y a quelques scènes qui ont pu être plus compliquées que d’autres. Mais j’ai l’impression que le travail de préparation avait été tellement bien fait que je ne me suis pas sentie en danger ou en difficulté à un moment. Je me suis juste fait plaisir et j’ai eu l’impression que c’était un vrai cadeau qu’on me faisait d’accompagner cette série.
Ça me plairait beaucoup de continuer sur ce genre de proposition parce que ça me fait sortir de ma zone de confort. Et […] il y a moins de pression parce que finalement ce n’est pas moi le centre de l’attention. L’important, c’est la série, l’image. Et moi j’adore ça, vraiment. J’ai adoré le faire.
Vous sortez un album prochainement. Est-ce qu’il a été influencé par Skam ou est-ce que l’album et la série étaient deux projets bien distincts ?
Non, je n’ai pas cloisonné. Même si j’avais voulu, c’était difficile comme je faisais les deux en même temps. Je pense que Skam a nourri des idées. Il y a eu la naissance de départs de chanson grâce Skam. Ça m’a clairement nourri, et amené plein de choses.