Pomme dénonce les violences sexuelles et sexistes dans l'industrie musicale
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES•L’artiste de 24 ans a écrit une lettre ouverte, mise en ligne sur le site de Mediapart ce jeudi, dans laquelle elle relate le harcèlement moral et sexuel qu’elle a subi et qui, note-t-elle, n’est pas une exception dans le milieu musicalF.R.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Mediapart, la chanteuse Pomme dénonce les violences sexuelles et sexistes qui minent l’industrie musicale. « De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement, sans en avoir conscience à cette époque évidemment », écrit l’artiste, âgée aujourd’hui de 24 ans.
« Mon arrivée dans l’industrie de la musique a été traumatisante. Comme pour beaucoup d’autres femmes, vous aurez commencé à le comprendre », déclare-t-elle en racontant comment, à 16 ans, elle a été « l’objet » d’un homme de 30 ans qui l’a « façonnée selon ses fantasmes et déviances psychologiques ».
« Je ne choisissais rien de ma vie (comportements, fréquentations), ni de mon apparence (vêtements, maquillage, épilation), ni de la direction artistique de mon propre projet musical naissant à l’époque. J’ai été manipulée jusqu’à en perdre totalement confiance en moi, confiance si fébrile à cet âge-là », décrit-elle, confiant avoir mis du temps pour prendre conscience de ce qu’elle avait subi et comprendre « les conséquences à long terme sur [sa] santé mentale ».
« Il est temps que nous parlions »
Pomme évoque le mouvement #MusicToo qui a, depuis cet été, recueilli « plus de 300 témoignages de harcèlement, agressions et viols, réalisés dans 98 % des cas par des hommes sur des femmes. »
« Il y a donc un grand nombre d’hommes qui évoluent dans cette industrie en étant des harceleurs, des agresseurs, des violeurs. Un nombre que personne ne peut imaginer », affirme l’artiste, estimant qu’ils bénéficient d’une impunité.
« Si la justice et le système les protègent, si le gouvernement ne fait rien, il est temps que nous parlions. Il est temps que la honte et la peur changent de camp. Nous sommes capables d’identifier ces comportements et agressions. Donc nous sommes capables de les renverser et de changer les choses », plaide-t-elle.
Et de conclure : « Parlons-nous. Avec douceur ou avec hargne. Pour que la vérité et la justice se fassent entendre. Pour que les corps, les cœurs, les âmes de nos filles, de nos sœurs, de nos mères, ne soient plus piétinées. »
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