Littérature : L’écrivain franco-grec Vassilis Alexakis, prix Médicis en 1995, est mort à 77 ans
LIVRES•L’un des derniers romans de Vassilis Alexakis, « Ap. J.-C. », a été Grand Prix du roman de l’Académie française en 200720 Minutes avec AFP
Sa vie représente un véritable pont entre deux cultures et deux langues, la française et la grecque. L’écrivain franco-grec Vassilis Alexakis est mort lundi à l’âge de 77 ans, a annoncé « avec douleur » son éditeur Metaixmio. Les circonstances de son décès n’ont pas été précisées. Des médias grecs ont indiqué qu’il avait eu lieu à Athènes.
Un « humour original »
« Nous nous souviendrons pour toujours de son humour original, de sa générosité et sa gentillesse, et préserverons comme legs précieux sa brillante œuvre littéraire, qui restera intemporelle à l’instar de son esprit éternellement jeune », a déclaré Metaixmio. D’après la ministre de la Culture grecque Lina Mendoni, la littérature « a perdu un grand créateur, une voix indépendante, aimée et spéciale », et « un écrivain qui a gagné l’estime de ses confrères et l’amour des lecteurs dans les deux pays entre lesquels il a partagé sa vie, la Grèce et la France ».
Le plus français des écrivains grecs – une formule pouvant être inversée tant il était imprégné de ces deux pays, avait la caractéristique, rare parmi les auteurs bilingues, de se traduire lui-même. Vassilis Alexakis avait entre autres été couronné du prix Médicis en 1995 pour La Langue maternelle.
Un premier roman en 1974
Né à Athènes le 25 décembre 1943, il était arrivé en France à 17 ans à la faveur d’une bourse d’études. Après des études à l’ESJ de Lille, Vassilis Alexakis était devenu journaliste, au Monde, à La Croix et à France Culture. Il est l’auteur d’une vingtaine de romans, dont le premier, Le Sandwich, paraît en 1974, et l’un des derniers, Ap. J.-C., a été Grand Prix du roman de l’Académie française en 2007.
Il était également dessinateur et cinéaste, réalisateur en Grèce de comédies comme Les Athéniens, Grand Prix du Festival du film d’humour de Chamrousse en 1991. Enfin, proche du Premier ministre de gauche Alexis Tsipras, il avait figuré symboliquement sur la liste de la coalition de gauche radicale Syriza à des élections européennes et municipales dans les années 2000.