Rennes : Le cinéma L’Arvor privé de dernière séance rue d’Antrain
ADIEU SANS PUBLIC•En raison de la crise sanitaire, le mythique cinéma d’art et essai rennais ne pourra rouvrir ses portes avant son déménagement dans le quartier de la gareJérôme Gicquel
L'essentiel
- A Rennes, le cinéma L’Arvor a définitivement dit adieu à la rue d'Antrain où il était installé depuis 1983.
- Le cinéma d’art et essai emménagera dans les prochaines semaines dans de nouveaux locaux plus modernes dans le quartier de la gare.
- Après travaux, les anciens locaux seront occupés par des associations culturelles.
Il aurait mérité un meilleur clap de fin. Mais la pandémie de coronavirus n’a eu aucune pitié pour l’Arvor, l’empêchant de partager une dernière séance avec ses fidèles spectateurs et spectatrices. Installé depuis 1983 rue d’Antrain, l’emblématique cinéma d’art et d’essai, qui avait vu le jour en 1971 rue Saint-Hélier, a donc définitivement dit adieu au centre-ville de Rennes. « C’est forcément triste car on aurait aimé accueillir du public pour clore ce chapitre », regrette Eric Gouzannet, coordinateur des lieux.
Fermé depuis le 30 octobre comme tous les cinémas, l’Arvor s’était préparé à rouvrir ses portes le 15 décembre, puis le 7 janvier pour encore quelques semaines de projections. Mais les dernières annonces gouvernementales sont venues doucher les derniers espoirs avec une réouverture des salles pas prévue avant février au mieux. A cette date, les équipes du cinéma auront emménagé dans le nouvel Arvor, situé dans un immeuble ultramoderne dans le quartier de la gare. « On se prépare à ouvrir le 3 ou le 10 février, si on nous donne le feu vert », souligne Eric Gouzannet.
La salle du bas prenait l’eau
Dans son nouveau QG, doté de cinq salles et de 760 fauteuils, le repère des cinéphiles s’apprête à découvrir tout le confort des équipements modernes. « C’est sûr que l’on va gagner en confort et en qualité de projection car le cinéma commençait à être bien fatigué, se félicite le coordinateur de l’Arvor. Quand il y avait de grosses averses, la salle du bas prenait l’eau notamment ».
Un cinéma à l’ancienne, loin de l’ambiance froide et consumériste de certains multiplexes, qui avait pourtant ses habitués. « Aller à l’Arvor, c’était avant tout un pari. Celui d’aller voir des films au feeling sans les connaître au préalable. Mais on en ressortait toujours bouleversé », témoigne ainsi un internaute.
L’ancien cinéma va accueillir des associations culturelles
Dans ses nouveaux locaux, le cinéma ne changera pas pour autant de ligne directrice avec toujours une programmation audacieuse et exigeante. « La ligne éditoriale sera maintenue et même renforcée », promet Eric Gouzannet.
Le cinéma avec sa façade de temple grec ne disparaîtra pas non plus du paysage. Après travaux, la ville prévoit d’y réunir plusieurs associations rennaises œuvrant dans le cinéma ou l’audiovisuel. La rue d’Antrain n’a donc pas terminé son histoire avec le septième art.