INFO « 20 MINUTES »Julie Gayet lutte contre les violences sexuelles avec « 16 days 16 films »

« 16 days 16 films » : Julie Gayet révèle les trois films primés par le festival contre les violences faites aux femmes

INFO « 20 MINUTES »L’actrice Julie Gayet révèle les gagnants de la compétition « 16 days 16 films », qui récompense chaque année trois courts-métrages en lutte contre les violences faites aux femmes
Aude Lorriaux

Aude Lorriaux

Chaque année, entre le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et le 10 décembre, Journée des droits humains, 16 jours sont consacrés par ONU Femmes à des actions visant à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles partout dans le monde. C’est dans ce contexte que Modern Films, entreprise de production et de distribution de cinéma établie à Londres, a lancé en 2018 la première édition de 16 Days 16 Films (littéralement « 16 jours 16 films »), un festival de courts-métrages diffusés chaque année pendant ces 16 jours, auquel s’est associée en 2019 la Fondation Kering. Cette année, 20 Minutes vous révèle en exclusivité le palmarès, commenté par l’actrice et productrice Julie Gayet, membre du jury et par ailleurs marraine de la Fondation des Femmes.

« La route est un fil rouge » (« The Road Is a Red Thread ») – Mexique

Une jeune femme sur la route, un bus qui passe, une paire de ballerines pleines de cailloux sur le bas-côté. Ces quelques images suggèrent le drame invisible et silencieux des violences faites aux femmes, suggéré par le court-métrage La route est un fil rouge (The Road Is a Red Thread), écrit et réalisé par Mélissa Elizondo. « La violence vient vraiment ici du fait d’être née femme. C’est terrible de se dire que parce qu’elles sont femmes, elles risquent de se retrouver dans le ravin. C’est un film très puissant, qui m’a marquée et qui est très efficace. On voit une petite fille avec des jeux… et on comprend qu’il y a un certain nombre de femmes qui se font tuer. Toute la force du film est de mettre leur nom, leur âge, et de dire ce qu’il s’est passé », commente Julie Gayet.

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« Un ballet après la nuit » (« Ballet After Dark ») – Etats-Unis

« Il est vital de développer de la confiance en soi » : ces quelques mots ouvrent Un ballet après la nuit (Ballet After Dark), le court-métrage de B. Monét, alias Brittany Fennell. A l’écran, la fluidité des corps vêtus de jaune est un plaisir pour les yeux. On y suit le parcours de Tyde Courtney Edwards, danseuse qui a fondé à Baltimore Ballet After Dark, une association qui vient en aide par la danse à des femmes victimes de violence sexuelle. « Quand elle avait 8 ans, sa mère lui a dit que le ballet n’était pas pour les petites filles noires, alors elle s’est mise à batailler pour sortir des clichés, raconte Julie Gayet. Elle a aussi été victime d’un viol et raconte sa reconstruction, à travers le corps, et ce travail social qu’elle fait à Baltimore ». Un film qui rappelle à l’actrice celui d’Andréa Bescond, Les chatouilles.

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« Trop cher payé » (« Expensive Shit ») – Royaume-Uni

Vous ne regarderez plus jamais les miroirs des boîtes de nuit sous le même jour, après avoir visionné ce court-métrage. Expensive Shit, que l’on pourrait traduire dans ce contexte par Trop cher payé, est un film de fiction anglais sur la drogue du violeur. Sauf qu’ici, au lieu de verser subrepticement le poison dans le verre des femmes rencontrées, les auteurs de violence utilisent un miroir et une femme noire, sans papiers, à leur merci. Travaillant au pourboire dans les toilettes d’une boîte de nuit, cette femme est incitée à donner des bouteilles d’eau empoisonnées à des clubbeuses que des hommes choisissent à travers un miroir sans tain, donnant directement sur les toilettes du club. « Il y a l’angoisse de savoir ce qui va arriver à ces femmes, et le décalage de situations sociales » entre ces femmes blanches qui viennent danser, et cette femme noire exploitée, commente Julie Gayet. Un dispositif « qui nous met des deux côtés de l’histoire », salue l’actrice française.

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Expensive Shit plonge Julie Gayet dans de sombres souvenirs. « J’avais 20 ans, je travaillais dans une boîte de nuit, je suis restée une année, et à un moment je l’ai vu, ça. J’ai vu une jeune fille qui avait pris de la drogue et quatre mecs en train d’essayer de la violer. J’ai appelé la sécurité qui est venue », raconte-t-elle, se souvenant aussi d’un jeune homme « drogué par un vieux monsieur qui le tripotait ».

Il reste bien d’autres courts métrages à découvrir sur le site internet de 16 days 16 films. Julie Gayet recommande par exemple Thread, un film d’animation qu’elle trouve « très poétique ». L’actrice française se réjouit d’avoir fait partie du jury de cette troisième édition, une « expérience géniale » qui lui a permis de poursuivre son rôle de porte-voix contre les violences faites aux femmes : « C’est important que nous les actrices, qui sommes à la lumière, nous ayons cette possibilité de porter ce combat. L’initiative d’ONU-femmes ne dure que 16 jours, mais c’est déjà plus long qu’une journée seulement. Et moi j’essaie de faire en sorte que cela dure toute l’année ».