« T.O.X.I.C » de Thérèse, un premier single pêchu en forme d’ode à la confiance en soi
WOMAN POWER•Le premier single de Thérèse est une invitation à rompre avec les relations toxiques, à commencer par celle que l’on a avec soi-mêmeAude Lorriaux
L'essentiel
- Thérèse n’est pas une novice en musique, elle a officié avant pendant trois ans dans un groupe qui s’appelait La Vague, en binôme avec Jonathan Granjon.
- T.O.X.I.C est donc la chronique d’une relation qui l’a bouffée, mais pas détruite.
- Thérèse bosse sur son album, qui aborde aussi la question du racisme anti-asiatique, une minorité dont elle est issue.
Elle s’appelle Thérèse, et elle envoie du beat, du son péchu, à la hauteur de l’énergie qu’elle a retrouvée après être tombée dans une relation toxique. C’est le sujet de son premier single, intitulé de manière limpide T.O.X.I.C (voir clip plus bas), autant de lettres qu’elle égraine comme on tape dans un punching-ball pour se défouler.
Thérèse n’est pas une novice en musique, elle a officié avant pendant trois ans dans un groupe qui s’appelait La Vague, en binôme avec Jonathan Granjon. C’est après avoir « pété les plombs », étouffée dans un chemin tracé tout droit, qu’elle a décidé d’embrasser la carrière musicale.
« J’étais en prépa, puis en école de commerce, puis chez Kenzo parfums en marketing pendant cinq ans, j’étais chef de produit et en 2015 je me suis dit que ce n’était pas ma vie. A l’époque c’était pas encore la mode de quitter son job… Cela a été compliqué pendant un an, mon père était à deux doigts de me renier. J’ai eu deux ans de chômage où j’ai pu travailler avec des migrants, il y avait un squat à côté de chez moi où j’ai donné des cours », raconte-t-elle.
Débarrassée du « poison »
A 20 Minutes, elle explique avoir un « locus interne » assez fort, c’est-à-dire, en psychologie, une tendance à considérer que les événements qui l’affectent sont le résultat de ses actions. « Je m’intéresse beaucoup à la psycho, [le fondateur de la psychologie analytique Carl Gustav] Jung c’est un peu mon maître à penser ! », dit-elle en riant.
T.O.X.I.C est donc la chronique d’une relation qui l’a bouffée, mais pas détruite. « Désolée je ne suis pas ta mère », dit-elle dans le morceau, affirmant ne plus vouloir jouer le rôle de « ceinture de sécurité » et affirmant s’être débarrassée du « poison ». Mais pas question d’en blâmer l’autre : « J’ai appris en grandissant que les relations toxiques c’est nous-mêmes qui nous les imposons, la relation la plus toxique c’est celle qu’on a avec soi-même. » Car pourquoi, sinon, acceptons-nous cette toxicité ? Qu’est-ce qui en nous l’accepte ?
Moqueries racistes
Thérèse en attendant de répondre à ces graves questions bosse sur son album, qui aborde aussi la question du racisme anti-asiatique, une minorité dont elle est issue. La rencontre avec l’activiste Grace Ly, qui l’a invité sur l’épisode 6 de sa web série Ça reste entre nous, a été déterminante, ainsi que son implication dans l’Association des Jeunes Chinois de France.
Mais c’est le meurtre de Chaolin Zhang à Aubervilliers, en 2018, qui a constitué le détonateur. « Plein de choses sont remontées chez moi », explique celle qui dit être confrontée au moins une fois par semaine à des moqueries racistes. « On m’appelait Katsuni, sushi, on me disait ni hao [bonjour en chinois]… J’ai toujours su répondre. Mais y’a énormément de gens qui n’osent pas répondre », commente-t-elle. On a hâte d’écouter ça.