FETE DES LUMIERESVIDEO. Comment expliquer le carton du festival des Lanternes de Gaillac ?

VIDEO. Comment expliquer le succès phénoménal du Festival des lanternes de Gaillac ?

FETE DES LUMIERESAprès le carton des deux premières éditions, le Festival des lanternes, coproduction franco-chinoise, revient à partir de dimanche dans la petite ville tarnaise de Gaillac
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Le troisième Festival des lanternes de Gaillac aura lieu à partir de dimanche jusqu’au 31 janvier.
  • 371.000 personnes avaient visité la seconde édition de cet événement réalisé en partenariat avec la ville chinoise de Zigong.
  • Un immense bouddha, un long dragon et des dinosaures seront en vedette.

Ils étaient 250.000 lors de la première édition. 371.000 pour la deuxième. Alors, combien de curieux attirera le troisième Festival des lanternes de Gaillac, qui commence dimanche pour s’achever le 31 janvier ? Promis, il n’y a pas d’objectifs chiffrés, assurent les organisateurs du « plus grand événement culturel chinois présenté en France ».

Mais tout est fait pour que la foule afflue de nouveau dans la petite agglomération tarnaise de 19.000 habitants, jumelée avec Zigong, dans le Sichuan, berceau des festivals lumineux depuis la dynastie Tang (618-907). En milieu de semaine, plus de 60.000 personnes avaient déjà réservé leur billet.

Un bouddha de 18 mètres de haut, et un dragon de 50 mètres de long seront les vedettes de cette édition, avec les dinosaures du Jurassique, certains animés, en résine et en mousse, d’autres faits avec des lanternes. Car la région de Zigong est fertile en fossiles de « lézards terribles » préhistoriques.

« Il y a vraiment une direction artistique commune avec nos partenaires chinois, avec des modèles complètement différents chaque année », explique Valérie Boutet, directrice de la communication de la ville de Gaillac. 88 artisans du Sichuan ont passé plusieurs semaines cet automne sur les 4,5 hectares du Parc Foucaut. Leur mission ? Installer les structures en acier nappées de soie et éclairées par des dizaines de milliers de leds.

Une limite fixée à 16.000 visiteurs par jour

Afin d’éviter la cohue, le nombre quotidien d’entrées sera limité à 16.000, pour un billet au tarif adulte compris entre 16 et 20 euros. Au moment d'expliquer ce succès phénoménal, Valérie Boutet met en exergue la taille humaine de sa ville, à 60 km au nord-est de Toulouse. Pas vraiment une mégapole comme sa (très) grande « jumelle » Zigong et ses près de trois millions d’habitants. « Il y a une vraie fascination pour la culture chinoise, ajoute-t-elle. La lumière, c’est magnifique, c’est la magie. Il y a un côté très zen aussi. »

Les dinosaures en vedette du troisième Festival des lanternes de Gaillac, dans le Tarn.
Les dinosaures en vedette du troisième Festival des lanternes de Gaillac, dans le Tarn. - Raynaud Photo / Ville de Gaillac

Quittons le service communication de la mairie pour nous adresser à une universitaire. Vanessa Teilhet enseigne la langue et la littérature chinoise à Toulouse 2 Jean-Jaurès. « C’est féerique, confirme la spécialiste. Ce cadre sort du quotidien, c’est très bien fait. En outre, c’est l’œuvre d’une équipe d’artisans de qualité. Une manière de contrecarrer l’image d’un pays usine du monde, qui fabrique du bas de gamme. »

« Une porte sur la culture chinoise »

Les centaines de milliers de visiteurs, souvent des familles, viennent dans la cité viticole plutôt pour la beauté du spectacle qu'en raison d'une soudaine sinophilie. « Le Festival des lanternes peut ouvrir une porte sur la culture chinoise », juge toutefois Vanessa Teilhet. La professeure était intervenue lors d’une conférence en marge de la précédente édition pour évoquer « des textes et des poèmes qui accompagnaient des rouleaux de peinture », prêtés par un musée de Pékin.

A côté des « classiques » pandas ou dragons lumineux, l’événement peut donc se faire pointu. « Sur la partie exposition, le public est un peu plus âgé, reprend-elle. Ce sont des gens souvent très cultivés, qui ont voyagé ou même travaillé en Chine. »

Ils seront servis cette année avec les animations consacrées au Rêve dans le pavillon rouge. « Il s’agit d’un roman classique chinois du XVIIIe siècle, détaille Vanessa Teilhet. C’est un livre à clés, sujet à beaucoup d’interprétations. Il y a un courant d’études littéraires qui lui est spécialement dédié. » Peut-être planchera-t-on un jour sur Gaillac, son vignoble et son stade Bernard-Laporte dans les facs chinoises…