HISTOIREPlan B, absents, morts... Cinq choses que vous ignoriez sur Woodstock

50 ans de Woodstock: Plan B, absents, morts... Cinq choses que vous ignoriez sur le festival

HISTOIRESi l'événement musical, qui fête cette année son cinquantième anniversaire, est entré dans la légende, certains de ses aspects demeurent méconnus
Fabien Randanne

F.R.

L'essentiel

  • Le Festival de Woodstock a eu lieu du 15 au 18 août 1969.
  • Plus de trente artistes ont participé à l’événement, dont Jimi Hendrix qui fut le dernier à passer sur scène, devant 30.000 spectateurs, alors que l’affluence était estimée à un demi-million de personnes quelques jours plus tôt.
  • Si Bob Dylan a refusé l’invitation, Martin Scorsese, lui était dans les parages avec une caméra.

A l’évocation de Woodstock, vous pensez sans doute à une foule hippie pataugeant toute « peace and love » dans la boue ou bien à l’hymne américain revisité et déstructuré à la guitare par Jimi Hendrix ou tout simplement à un jalon historique de l’histoire de la musique. Si ce festival, organisé du 15 au 18 août 1969, est entré dans la légende, il n’échappe pas aux idées reçues. A l’occasion de son cinquantième anniversaire, retour sur les aspects méconnus d’un événement mythique.

Le festival de Woodstock n’a pas eu lieu à Woodstock

Woodstock, petite ville de 4.000 habitants dans l’Etat de New York, était précédée d’une excellente réputation artistique, notamment pour ses peintres de la Byrdcliffe Colony qui s’y étaient installés au début du XXe siècle. Les organisateurs du Festival espéraient donc que la musique résonne en ces lieux. Or, comme le relate Time, la communauté locale n’était pas chaude du tout pour accueillir autant de public – l’affluence envisagée était de 50.000 personnes mais dans les faits, elle sera dix fois supérieure. Les promoteurs de l’événement ont donc dû se rabattre sur d’autres options. D’abord Saugerties, puis Wallkill respectivement à 16 km à l’Est et à 56 km au sud de Woodstock. Mais dans les deux cas, ils se sont fait claquer la porte au nez. A quelques semaines à peine de la date annoncée, le festival trouve son point de chute à Bethel, dans un champ de 243 hectares loué par un fermier, Max Yasgur, pour 50.000 dollars de l’époque. Le lieu est à une heure et demie de route de Woodstock, mais il est trop tard pour changer de nom.

Bob Dylan a disparu de l’affiche

La présence de Bob Dylan au festival semblait couler de source, à la fois parce qu’il était à l’époque l’une des voix les plus audibles de la contre-culture américaine, mais aussi, plus prosaïquement, parce qu’il avait une maison à Woodstock. Or, si son nom a bien été évoqué, l’artiste a fini par décliner l’invitation. Dans ses Mémoires, il a confié que les légions de fans hippies qui débarquaient devant chez lui avaient fini par le dégoûter. Le fait que son fils soit tombé sérieusement malade quelques mois plus tôt a aussi pesé dans la balance. Malgré tout, l’esprit dylanien se sera fait entendre lors de l’événement, via les reprises I Shall Be Released par The Band et Joe Cocker. Ce dernier a également repris le With a Little Help From My Friends des Beatles... qui eux aussi avaient refusé de faire le déplacement. Les Doors et Led Zeppelin sont d’autres absents de marque. Les Rolling Stones, quant à eux, n’avaient pas été conviés.

Le festival a duré plus longtemps que prévu

L’affiche promettait, « trois jours de paix et de musique », du 15 au 17 août. Or, en raison de nombreux retards, c’est le 18 août au matin que les dernières notes se sont fait entendre, devant quelque 30.000 irréductibles spectateurs. Et pas n’importe lesquelles puisque Jimi Hendrix fut le dernier de la trentaine d’artistes à passer sur la scène. C’est là, au cours d’une prestation de deux heures, qu’il livre sa version du Star Spangled Banner à la guitare. Une adaptation déchirante de l’hymne américain à l’heure où le conflit au Vietnam s’enlise.

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Deux morts à déplorer

L’événement a attiré quelque 500.000 personnes, dont un grand nombre consommait de la drogue, dans des conditions météo éprouvantes – sols et scène étaient trempés faisant craindre des risques d’électrocution – alors que la logistique de l’organisation était prise de court, autrement dit, tout semblait réuni pour que le festival vire à la catastrophe. Or, signale le Time Magazine, l’équipe médicale a pris en charge un peu plus de 3.000 personnes sur l’ensemble des trois jours. Deux morts sont cependant à déplorer. Raymond Miszak, 17 ans, a été écrasé par un tracteur alors qu’il se trouvait dans son sac de couchage le 16 août au matin. Les causes de la mort de Richard Bieler, 18 ans, elles, varient selon les sources. Certaines l’imputent à une overdose. D’autres à une hypothermie couplée à une inflammation du muscle cardiaque qui pourrait résulter d’un effet secondaire de la Thorazine injectée pour remédier à une overdose. Dans l’ensemble, le festival s’est déroulé dans le calme. A l’inverse des concerts du trentième anniversaire, en 1999, marqué par de nombreuses violences.

Martin Scorsese derrière la caméra

Le Festival de Woodstock doit beaucoup de sa pérennité aux images d’archives entrées dans la mémoire collective. Beaucoup d’entre elles proviennent du documentaire de Michael Wadleigh, intitulé sobrement Woodstock, et sorti dans les salles en 1970. Un film au montage duquel a participé Martin Scorsese, également crédité comme assistant réalisateur. A l’époque, le cinéaste avait 26 ans et n’avait réalisé qu’un long-métrage, Who’s That Knocking At My Door, distribué deux ans plus tôt.