Le parquet suédois a requis ce vendredi une peine de prison ferme contre le rappeur américain ASAP Rocky, jugé pour violences. Le musicien de 30 ans, de son vrai nom Rakim Mayers, avait plaidé la légitime défense à l’ouverture de son procès qui a duré trois jours. Il comparaît avec deux membres de son entourage pour des violences commises lors d’une bagarre le 30 juin à Stockholm.

« Je ne vois pas comment l’on pourrait discuter d’autre chose que de la prison », a fait valoir le procureur Daniel Suneson dans ses réquisitions. Le parquet a rejeté l’argument de légitime défense avancé par l’avocat du rappeur. Le parquet estime qu’ASAP Rocky et ses coprévenus ont agressé la victime, un jeune homme de 19 ans, alors qu’ils avaient pour eux le nombre et la force physique. Des photos de la victime présentées pendant le procès montrent de profondes plaies à plusieurs endroits du corps.

Placé en garde à vue à la sortie d’un concert

Après la plaidoirie du conseil du musicien, le tribunal doit annoncer la date du jugement, probablement mis en délibéré. Il décidera aussi de la libération ou du maintien en détention d'ASAP Rocky dans l'attente de la décision. Le rappeur a été placé en garde à vue le 3 juillet à la sortie un concert, avec trois autres personnes de son entourage – l’un d’eux a depuis été mis hors de cause.

Si les juges le déclarent coupable de violences, il encourt jusqu'à deux ans de prison assortis d'une amende. Toutefois, il pourrait bénéficier d'une peine plus légère, n'ayant pas d'antécédents judiciaires en Suède. Il a proposé ce vendredi d'accomplir des travaux d'intérêt général s'il est condamné : «Vous savez où je vis, vous avez mes coordonnées et celles de mon avocat. J'ai travaillé pour des oeuvres de charité, ça ne me dérangerait donc pas de faire quelque chose de la sorte le week-end», a-t-il fait valoir devant le tribunal.

Soutien de Donald Trump

L’avocat d’ASAP Rocky, Slobodan Jovicic a estimé que son client avait agi en situation de « légitime défense ». Toutefois, a-t-il précisé, le rappeur « admet avoir jeté la victime par terre, il lui a marché sur le bras et lui a donné un coup de poing ou repoussé son épaule ». L’accusation plaide l’acte volontaire et estime « que les faits étaient constitutifs d’un délit en dépit des arguments de défense ». ASAP Rocky a reçu le soutien de plusieurs célébrités, et même du président américain Donal Trump, sollicité par Kanye West et Kim Kardashian.