L'actrice Edith Scob est morte à l'âge de 81 ans
DISPARITION•En soixante ans de carrière, Edith Scob a sans cesse fureté entre le cinéma d'auteur et les productions plus grand public. Ses rôles dans «Les yeux sans visage» et «Holy Motors» sont parmi les plus marquantsFabien Randanne
Les paupières des Yeux sans visage se sont refermées pour toujours. L’actrice Edith Scob est décédée à l’âge de 81 ans, a annoncé ce mercredi La Cinémathèque française sur Twitter et Facebook à la mi-journée. Son agent a confirmé l’information à l’AFP peu après.
Si son nom n’était pas forcément familier du grand public, son visage a marqué les spectateurs au fil des décennies, ainsi que sa voix, au grain si particulier.
Née Edith Vladimirovna Scobeltzine en octobre 1937, elle avait commencé sa carrière sur grand écran en 1959, devant la caméra de Georges Franju, d’abord dans La Tête contre les murs puis dans Les Yeux sans visage, devenu un classique du cinéma mondial.
Cinéma populaire et cinéma d’auteur
Sa filmographie, riche de plus d’une soixantaine de longs-métrages, furète aussi bien du côté du cinéma populaire (Mille milliards de dollars, L’été meurtrier, Radio Corbeau, Vénus Beauté (institut), Le Pacte des loups, Une famille à louer…) que du cinéma d'auteur.
Elle a notamment tourné sous la direction de Raoul Ruiz – elle a tourné dans six de ses films, dont Le Temps retrouvé et Les Ames fortes –, de Leos Carax (Les Amants du Pont Neuf, Holy Motors) ou Olivier Assayas (L’heure d’été) et Mia Hansen-Love (L’Avenir). Sa dernière apparition au cinéma remonte à ce printemps : elle était à l’affiche de Mon Inconnue, d’Hugo Gélin, sorti en salle le 3 avril.
Elle était la Mère supérieure de « Sœur Thérèse.com »
Edith Scob a aussi tourné pour la télévision. Ses rôles dans la mini-série La Poupée sanglante diffusée en 1976 ou dans Sœur Thérèse.com – elle était la Mère supérieure – de 2002 à 2011, sont parmi les plus marquants.
Elle a aussi effectué ses soixante ans de carrière sur les planches. Elle a joué dans une soixantaine de pièces de théâtre en tant que comédienne et a revêtu cinq fois la casquette de metteure en scène entre 1993 et 2003.
Les hommages ont commencé à affluer dès l’annonce du décès d’Edith Scob. « Actrice sublime, figure à la fois fantomatique et rieuse, fragile et incassable… Sa voix ne cessera jamais de résonner en moi », a salué le réalisateur Mikael Buch.