Cannes: Histoire du festival et effets spéciaux... Le projet d'un Musée du cinéma «ludo-éducatif» (enfin) sur les rails
LANCEMENT•Une délibération va être soumise au conseil municipal pour lancer des études, affiner le projet et son modèle économiqueFabien Binacchi
L'essentiel
- La mairie de Cannes veut lancer des études pour la création d’un « Musée international du cinéma et du Festival de Cannes ».
- Le lieu, qui présenterait un « geste architectural fort », proposerait un contenu « ludo-éducatif » et « immersif ».
- La mairie recherche des investisseurs privés et des fonds publics.
Projets avortés, appel à investisseurs abandonné… Après plusieurs années d’occasions manquées, le musée du cinéma cannois sera-t-il enfin vraiment lancé ? La mairie de David Lisnard (LR) a prévu de remettre le dossier sur la table, lundi soir, en conseil municipal, pour la création d’un lieu résolument ludique et interactif.
Une délibération, que 20 Minutes a pu consulter, vise à lancer des études pour arrêter le cahier des charges du projet et affiner son modèle économique, « en ayant recours, entre autres, à des financements privés et à d’autres financements publics ».
Pour bétonner ce dossier, cerise sur le gâteau d’un éventail d'initiatives liés au cinéma et à l’audiovisuel (et dont il se murmure qu’il serait emblématique d’un second mandat de David Lisnard), la mairie prévoit de recruter un « assistant à maîtrise d’ouvrage ». Une enveloppe d’un million d’euros lui serait allouée pour boucler ces « travaux de définition » prévus dans la durée, entre cette année et au moins 2021.
Histoire du Festival de Cannes et effets spéciaux
En attendant, la municipalité donne des pistes claires sur son « Guggenheim du 7e art », pour lequel elle espère un « geste architectural fort ». « Afin de lui conférer une originalité et une valeur ajoutée culturelle, ce projet doit se démarquer des musées existants [Turin, Berlin, Londres ou New York] et à venir [Hollywood], présente la délibération. Il s’agit de doter la France d’un équipement ludo-éducatif proposant une approche immersive et inédite. »
Le public, des « visiteurs-acteurs » selon la municipalité, « s’amusera, expérimentera et se familiarisera avec les différents métiers, parfois méconnus, qui contribuent de concert à faire naître la magie du cinéma. » Une approche interactive que le Musée éphémère du cinéma, ouvert chaque été depuis 2015 au Palais des festivals, s’emploie déjà à décliner.
Trois « modules » différents pourraient composer le futur équipement. Un espace de 5.000 m2 serait déjà dédié à « l’histoire du cinéma ». Un autre, a priori plus spectaculaire, emmènerait les visiteurs dans l’univers des effets spéciaux. Et un dernier serait exclusivement consacré aux archives du Festival de Cannes et à ses sélections parallèles, offrant un accès aux chercheurs.
L’appui de l’Etat et du CNC ?
Et pour tout ça, deux sites sont envisagés. Le premier, localisé en centre-ville, sur l’avenue Picaud, sur un terrain qui abrite actuellement des terrains de sport et des parkings (2 ha), aurait la préférence. Le second, à la Bocca, sur la friche industrielle Ansaldobreda (5,7 ha), pourrait également voir sortir de terre 2,4 ha de studios de tournage, pour lesquels la ville s’est mise en quête d’un partenaire privé.
Question financement, justement, la mairie espère bien obtenir l’appui d’investisseurs privés et de fonds publics pour son projet. Un appel entendu ? Fin mai, face au Sénat, le ministre de la Culture avait salué la « vraie stratégie » de la ville « autour du cinéma ». Franck Riester avait même assuré de « la volonté de l’Etat de l’accompagner dans le développement de cette filière », via le CNC notamment.