Eurovision 2019: Gagnant, surprises et drapeaux palestiniens... Ce qu’il faut retenir de la finale
MUSIQUE•La finale de la 64e édition de l’Eurovision s’est déroulée samedi à Tel-AvivFabien Randanne
De notre envoyé spécial à Tel-Aviv (Israël),
Vous n’êtes pas l’un des 200 millions de téléspectateurs qui ont suivi la finale de l’Eurovision samedi ? Pas de panique, on vous résume les points principaux pour que vous puissiez en parler et faire illusion à la machine à café.
Duncan Laurence, gagnant du consensus
Duncan Laurence, le chanteur des Pays-Bas, a remporté le concours alors qu’il n’est arrivé en tête ni des votes des jurys (il est 3e avec 231 points), ni des votes des téléspectateurs (2e avec 261 points). Mais il a fait le consensus des deux côtés là où la Suède et la Macédoine du Nord se sont révélées plus clivantes. Sa chanson est une ballade mélancolique inspirée par l’une de ses amies décédées.
Les coups d’éclat de la Macédoine du Nord et de la Norvège
Saquée par les jurys professionnels qui l’ont classé 15e avec 47 points, la Norvège a fait une remontée spectaculaire car c’est elle la première du vote des téléspectateurs. Le groupe Keiino a reçu 291 points du public et s’adjuge ainsi la 5e place finale. Sa chanson, Spirit in The Sky, eurovisionnesque au possible, est donc parvenue à séduire au-delà des fans du concours.
La Macédoine du Nord est arrivée, à la surprise générale, à la deuxième place des votes du jury. Elle a longtemps fait la course en tête et la chanteuse Tamara Todevska elle-même avait du mal à y croire. Si elle ne se classe « que » 11e auprès des téléspectateurs, elle remonte à une belle huitième place que bien peu lui auraient prédite en début de soirée.
Le cas suédois
Le candidat de la Suède, John Lundvik, est arrivé en tête des votes des jurys avec 239 points mais, pour les téléspectateurs, il n’est « que » 9e (93 points) ce qui l’a relégué à la sixième place au classement finale. L’an passé, le Suédois Benjamin Ingrosso était deuxième des jurys… mais 23e (sur 26) du public pour une 7e place au final. Il semblerait que, même s’ils prennent le concours très au sérieux, les Suédois ne soient pas près de gagner à nouveau le concours qu’ils ont déjà remporté six fois (la dernière, c’était en 2015), le public européen semblant décidé à les snober.
L’égalité franco-slovène
La 14e place de Bilal Hassani est une déception au regard du Top 10 que laissait espérer l’engouement autour de ses performances en répétitions. Il a engrangé 105 points, soit autant que les représentants de la Slovénie, mais, l’Eurovision ne permettant pas les ex aequo, ces derniers émargent à la 13e place du simple fait qu’ils ont obtenu un meilleur score que le Français au vote des téléspectateurs. La position dans la première moitié du classement se joue donc sur ce point de règlement.
L’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni à la traîne
Qui se compare se console. La 14e place de la France paraît plus douce lorsque l’on observe le sort réservé à l’Espagne, à l’Allemagne et au Royaume-Uni – autres pays qualifiés d’office –, tous en queue de peloton.
Avec 16 points, le Britannique Michael Rice termine 26e et dernier. Les Allemandes du duo S!sters, elles, sont avant-dernières avec 32 points (ce qui peut être une satisfaction en soi, car beaucoup leur promettaient la dernière place). Mais le coup dur est arrivé à l’annonce des votes du public… Qui ne leur a attribué aucun point. Pour l’Espagnol Miki, la désillusion est cruelle. Chouchou de bien des fans, il pouvait espérer une bonne place et doit se contenter de la 22e place. Il est arrivé dernier des votes du jury. C’est pas la fiesta.
Madonna
Cette 64e édition a eu droit à son feuilleton Madonna. La Reine de la pop s’est fait attendre. Au début de la semaine, sa présence a l’entracte de la finale était remise en cause. Après quelques jours tendus, la star a fini par signer le contrat avec la production. Samedi, elle a interprété deux morceaux : son tube Like a Prayer et son nouveau titre, Future, avec le rappeur Quavo. Avec sa prestation, l’Américaine aura sans doute consolé les candidats les moins performants vocalement : c’était souvent très faux, ça s’est remarqué et ça a fait causer sur les réseaux sociaux.
Le soutien aux Palestiniens
On attendait un coup d’éclat des Islandais du groupe Hatari sur scène, ils ont finalement attendu l’annonce des points pour brandir des banderoles aux couleurs de la Palestine, ce qui a suscité de vives huées dans la salle. Depuis leur sélection en début d’année pour représenter leur pays, les artistes s’étaient ouvertement montrés critiques de la politique de l’Etat hébreu. Et malgré les mises en garde de l’Union européenne de radio-télévision (UER) qui chapeaute l’Eurovision, de ne pas ramener la politique lors de l’événement, ils en ont décidé autrement.
C’est passé un peu plus inaperçu, mais un drapeau palestinien est également apparu dans le dos d’un danseur de Madonna – un autre avait un drapeau israélien – lorsqu’elle a chanté Future. Dans un communiqué, les organisateurs de l’Eurovision ont assuré que cela n’était absolument pas prévu lors des répétitions. La star, qui a été la cible de critiques, émanant notamment des défenseurs de la cause palestinienne, quant à sa présence à l’Eurovision en Israël, a voulu faire passer un message.