Eurovision 2019: Bilal Hassani et le camp français réagissent à la 14e place en finale
MUSIQUE•Dans la nuit de samedi à dimanche, Bilal Hassani a terminé 14e de la finale de l'Eurovision à Tel-AvivFabien Randanne
De notre envoyé spécial à Tel-Aviv (Israël)
Il a eu une réaction royale. Alors qu’il aurait pu se présenter abattu, la mine déconfite et le verbe triste, Bilal Hassani a trouvé l’énergie de sourire et de répondre à chaud aux questions des journalistes sur sa quatorzième place à l'Eurovision avec sa chanson « Roi ». Dans la nuit de samedi à dimanche, à peine vingt minutes après l’annonce des résultats, qui ont vu le sacre du Néerlandais Duncan Laurence, il arrive, emmitouflé dans son manteau, dans la salle de presse. « Le cœur y était, j’ai mis toutes mes tripes sur scène et j’ai passé un moment extraordinaire », assure-t-il, en évoquant sa prestation.
Alors que le top 10 semblait à sa portée, le résultat peut sembler décevant. « Je n’avais pas une attente d’un classement particulier, je ne m’imaginais ni premier, ni dernier, ni au milieu. Là, je suis au milieu et c’est très bien, je suis content, affirme celui qui, fan du concours, découvrait à quoi cela ressemble de l’intérieur. Pendant l’annonce des points, j’étais dans un kif en me disant que j’étais en train de la vivre dans la green room [l’espace où sont rassemblés tous les candidats] alors que l’année dernière je regardais ça sous mon plaid. »
« Forcément, on aurait aimé finir à une meilleure position »
Steven Clerima, le chef de la délégation française à l’Eurovision, confirme : « Il s’amusait avec les danseuses [Lizzy Howell et Lin Ching Lan]. Il y a eu des larmes à la fin, non pas en raison de la déception, mais parce que cette aventure touchait à sa fin. Ils ont vécu un rêve et c’est mille fois plus enrichissant pour moi que le classement ». Et de concéder : « Après, forcément, on aurait aimé finir à une meilleure position. »
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Stéphane Bern, qui commentait la finale pour France 2, est dans les parages. « Bilal Hassani a fait une prestation qui était émouvante, belle. Il n’y a rien à lui reprocher, au contraire. Il nous a tous envoyé une belle gifle dans la figure et le public a très très bien réagi. Mais ce sont les gens qui regardent la télé qui votent, peut-être ont-ils ressenti les choses autrement », suggère l’animateur. « Les votes des jurys sont très souvent géopolitiques et on se rend compte que le vote du public international peut tout changer, c’est lui qu’il faut réussir à séduire. »
« Le réveil peut être un peu difficile »
Bilal Hassani, lui, pense déjà à la suite. Il envisage de prendre des vacances. « Mais pas tout de suite, je ne suis pas encore fatigué, embraye-t-il, bien décidé à se remettre au travail dès lundi et à reprendre la promotion de son album, Kingdom, avec en ligne de mire une tournée en fin d’année, dont un passage à L’Olympia.
En attendant, Steven Clerima promet de bien « l’entourer » : « Il va devoir relâcher la pression. Après un Eurovision, où l’on est constamment sollicité, il faut se réadapter à la vie normale. Dans les jours à venir, il va se rendre compte de ce qu’il a vécu et le réveil peut être un peu difficile. » Mais le chef de délégation en est convaincu : « Le phénomène Bilal ira bien au-delà de l’Eurovision. »