VIDEO. «World War Z», «Days Gone», «The Last of Us 2»... Le jeu de zombie est-il mort ou vivant?
JEU VIDEO•«World War Z» et «Days Gone» marquent le retour des (hordes de) zombies dans le jeu vidéo, à défaut de le révolutionner et en attendant «The Last of Us - Part II»Vincent Jule
On pensait le zombie mort et, non pas vivant, mais enterré. La faute, entre autres, à la série The Walking Dead a qui aura fini par nous tuer… d’ennui. Mais il bouge encore, il court dans les jeux World War Z et Days Gone, et il monte même les marches du festival de Cannes avec le film The Dead Don’t Die de Jim Jarmush. Des sorties multiples, et multi-écrans, qui ont amené deux magazines à se poser la même question en leur Une. « Zombie’s Not Dead ? Un genre à bout de souffle, vraiment ? », demande le magazine de cinéma Mad Movies, tandis que JV - Le Magazine préfère « Zombie or not zombie, le mort-vivant a-t-il encore un avenir ? ».
Une horde de jeux zombies
Si le cinéma a chopé le virus depuis plus d’un demi-siècle, et La Nuit des morts-vivants de George A. Romero ( dont le Zombie ressort en 4K le 24 mai), l’infestation n’a complètement atteint le jeu vidéo que vers 2012-2013, une année charnière, selon Yann François, journaliste à JV, avec les sorties coup sur coup de The Last of Us et le Walking Dead de Telltale : « Telle une horde, les jeux de zombies ont alors déferlé sur les consoles avec des expériences et gameplays intéressants, et l’approche dynamique des jeux d’action. A l’instar de Left 4 Dead. Mais ils sont aussi devenus parfois de simples faire-valoir, de Plants versus Zombies au mode zombie de Call of Duty, avec comme point de non-retour, l’opportuniste Yaiba : Ninja Gaiden Z, qui a tué la licence ».
Une figure symbolique
Déjà disponibles, World War Z (PS4, PC, Xbox One) et Days Gone (PS4) ne marquent pas une révolution du genre, mais un retour à la figure symbolique du zombie, que le second revisite sous les influences des jeux Rockstar, GTA et Red Dead Redemption, et des séries The Walking Dead et Sons of Anarchy. Emmanuel Roth, senior animator chez Bend Studio, confirme que pour faire la différence parmi tous les jeux de zombie et de survie déjà sortis, Days Gone a soigné son monde ouvert et son personnage principal : « L’Oregon, où se trouve notre studio de développement, est très cinématographique, un mélange de beauté et de danger, avec par exemple le haut désert, un terrain aride, parfait pour les créatures et pour une histoire solo puissante, violente, triste ».
Que le joueur ne soit jamais en sécurité
Car le héros, l’ancien militaire et biker Deacon St. John est amoureux, il veut retrouver sa femme, Sarah. « Days Gone est un jeu narratif, mature, ajoute Yann François, pris sous l’angle du couple, contrairement à la paternité dans The Walking Dead ou The Last of Us. » Ok, c’est beau (l’amour), mais et les zombies ? « L’idée était que le joueur ne se sente jamais en sécurité, développe Emmanuel Roth, et nous avons multiplié les menaces, les zombies, qui n’en sont d’ailleurs pas vraiment, ils ont encore un reste d’humanité, de vie. » Ce sont les Grouilleurs, en majorité, mais aussi les Beuglardes, les Brutes, les Têtards, des factions humaines, des loups, des ours, parfois infectés. Pour le journaliste de JV, ce casting de différents zombies n’est pas nouveau dans le jeu vidéo, à part peut-être les Têtards, des enfants zombies que le joueur doit tuer. Ambiance.
RIP les zombies ?
Non, la vraie nouveauté est la horde, vous savez, quand des tonnes de zombies vous poursuivent, une figure que l’on retrouve également dans World War Z. « La gestion des hordes a fait un bond technologique, commente Yann François, voir des centaines de corps autonomes tels une ruche, c’est impressionnant et flippant. » A l’image de LA scène à Jérusalem dans le film éponyme avec Brad Pitt.
Si le zombie n’est pas près de mourir, comme vision d’apocalypse et reflet de la société, la zombieXploitation est derrière nous. D’autres jeux vont sortir bien sûr (Dying Light 2, Dead Island 2, GTFO, Back 4 Blood), mais il suffit de regarder le très attendu The Last of Us – Part II : ses différentes bandes-annonces révèlent une menace humaine, des fanatiques, mais pas (encore) zombie. Et si c’était le premier jeu post-apo et post-zombie ?