Les insolites de l'Eurovision: La Danoise Leonora chantera (un peu) en français
SERIE (4/5)•Tout au long de cette semaine, «20 Minutes» passe en revue les anecdotes et faits insolites de l'Eurovision 2019 dont la finale se tiendra samediFabien Randanne
L'essentiel
- Cette année, l’Eurovision est organisé à Tel-Aviv (Israël) et la finale aura lieu le samedi 18 mai.
- Hormis Bilal Hassani, seule la Danoise Leonora intégrera des paroles en français dans sa chanson.
- Cependant, en coulisses, de nombreux artistes maîtrisent bien la langue française.
On l’a attendue et elle n’est pas venue. Qui ça ? La polémique sur la francophonie à l’Eurovision. En 2016 et 2017, les candidats tricolores, respectivement Amir et Alma, y avaient eu droit en raison de leur chanson mêlant de l’anglais à des paroles en français.
Bilal Hassani, qui mélange les langues de Molière et de Shakespeare dans Roi, aura au moins échappé à ça. Il ne sera pas le seul à pousser la chansonnette en français à Tel-Aviv (Israël). La Danoise Leonora a ajouté une pincée de francophonie dans un couplet et un refrain de son Love is Forever. L’artiste répète à qui veut l’entendre qu’elle adore notre langue mélodieuse.
« Lyon est une jolie ville »
« Je ne parle pas couramment français, hélas », a-t-elle déploré auprès de 20 Minutes qui l’a rencontrée à Amsterdam (Pays-Bas) début avril lors d’un concert pré-Eurovision. La jeune femme aura cependant l’occasion de parfaire ses notions car son frère à pris ses quartiers dans l’Hexagone. « Il est patineur artistique et il s’est installé en septembre à Lyon où il s’entraîne avec Olivier Shoenfelder. Je suis allé lui rendre visite plusieurs fois et c’est vraiment une jolie ville », glisse Leonora.
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La candidate danoise chantera aussi un bout de sa chanson dans sa langue maternelle et en allemand. « C’est une manière d’inclure le plus de monde possible et de faire passer le message que l’amour ne connaît pas de frontières et dépasse les différences », explique-t-elle, stratégique.
Le service minimum des animateurs
Si le français reste l’une des langues officielle de l’Eurovision, force est de constater qu’on ne l’entend que bien peu lors des demi-finales et de la finale retransmises à la télévision. Le plus souvent, les animateurs ânonnent phonétiquement, les consignes de votes – guettez le fameux « fou ne poufé pas foter pour fotre propre pé-i » – et se contentent de traduire les noms de pays et le nombre de points («Sweden, twelve points. La Suède, douze points »).
La France est d’ailleurs le seul pays, avec la Suisse et la Belgique de temps en temps, à annoncer ses points en français. Les Belges, justement, n’ont plus chanté en français dans le concours depuis 2005 et Le Grand soir de Nuno Resende – éliminé en demi-finale (le Je t’adore de Kate Ryan en 2006 ne compte pas). Leur dernière tentative en néerlandais remonte à 1996, mais c’est une autre histoire.
En Belgique, les chaînes publiques flamande et wallone se chargent de désigner un candidat à tour de rôle d’une année sur l’autre. Pour cette édition, c’est la francophone RTBF qui s’en est occupée et qui a choisi Eliot Vassamillet. Ancien candidat de The Voice Belgique – il était dans l’équipe coachée par Slimane –, il interprétera Wake Up. Un appel à l’éveil des consciences dont le message ne sera évident qu’à ceux qui maîtrisent un minimum d’anglais.
Un Espagnol francophone
Mais que les ardents défenseurs de la francophonie se rassurent, en coulisses, plusieurs candidats maîtrisent la langue. C’est le cas de Katerine Duska, qui représente la Grèce. « Je suis née à Montréal (Canada) où j’ai vécu jusqu’à mes 16 ans », a-t-elle ainsi déclaré à 20 Minutes, également à Amsterdam, dans un français parfait, teinté d’un léger accent… québécois.
Miki, le chanteur espagnol, croisé lui aussi dans la capitale néerlandaise, propose même de faire l’interview en français. Le jeune homme de 23 ans a un bon vocabulaire et pour cause : il a de la famille qui vit en France et à laquelle il rend régulièrement visite. Une partie de ses proches, des républicains espagnols, avaient fui l’Espagne franquiste pour s’installer près de Toulouse. Sa chanson, La Venda, a beau être intégralement chantée dans la langue de Cervantès, elle parlera sans doute au public français. L’ambiance des férias a le pouvoir de transcender la barrière de la langue.