OH MON GOT«De feu et de sang», l'épisode de GoT qui ouvre tous les possibles

«Game of Thrones», l'épisode qui a changé ma vie: «De feu et de sang», la promesse de tous les possibles

OH MON GOTOn a (presque) tous un épisode de la saga qui a bouleversé notre existence. La rédaction de « 20 Minutes » témoigne
Jean-Loup Delmas

Jean-Loup Delmas

L'essentiel

  • «Game of Thrones » s’achève avec une saison 8 très attendue par des centaines de millions de fans.
  • La série a eu un retentissement mondial mais aussi des impacts pour chaque spectateur.
  • Les journalistes de « 20 Minutes » racontent quel épisode a bouleversé leur vie, et pourquoi. Aujourd’hui, on vous parle de « De feu et de sang ».

«Je me souviens, c’était un lundi, il y avait cet épisode de Game of Thrones… » Combien de souvenirs sont rattachés à un moment précis de la saga de HBO ? Multipliez les centaines de millions de fans par les 73 épisodes de la série et vous aurez une vague idée.

Phénomène culturel à l’impact mondial, Game of Thrones a aussi eu des répercussions sur les vies de chaque fan. Pour célébrer la fin de la série, la rédaction de 20 Minutes se livre. Chaque jour, l’un(e) d’entre nous raconte comment un épisode a changé sa vie.

Aujourd’hui, je vous raconte comment De feu et de sang m’a aidé à survivre aux poignantes vicissitudes du passage à la vie d’adulte.

Bien avant que Game of thrones n’enchaîne les batailles hypertrophiées et les épisodes bourrés d’effet spéciaux, la série a connu une saison 1 bien mollassonne. Il y avait à l’époque autant d’action épique que dans Intervilles et des intrigues amico-amoureuses plus proches des Frères Scott que du Seigneur des anneaux. Qui n’a d’ailleurs jamais dit à un collègue sceptique sur les premiers épisodes « Non mais tu vas voir, après c’est génial, faut juste s’accrocher au début » ?

Ce tournant intervient lors du dixième et dernier épisode de cette longue saison 1, De feu et de sang. Resituons : Ned Stark, ce héros d’un blanc immaculé sans peur et sans reproche, autrement dit ennuyeux comme la pluie, vient enfin de mourir. L’injustice et la guerre peuvent désormais se répandre partout sur Westeros.

« King of the Theories »

Robb Stark, dans la première scène frisson de la série, avec le mythique « Le Roi du Nord ! » braillé par tous les bouseux des neiges faisant allégeance au jeune loup (qui sera imité en mille fois moins bien avec Jon Snow dans la saison 7), accepte ce rôle de souverain… Et c’est ainsi que la série changea de dimension. A partir de ce moment, la question n’était plus seulement « Il va se passer quoi la semaine prochaine ? », mais « Il se passe quoi dans les futures saisons ? Qui va remporter le trône ? » La série commençait à faire ce qui sera son chef d’œuvre pendant les sept saisons suivantes : laisser les fans imaginer des suites meilleures que celle qui viendra officiellement. Et les imaginations se débridèrent à mesure que les théories et les hypothèses pullulaient.

Voilà pourquoi ce dixième épisode de la saison 1 est le meilleur, car il est la promesse de tous les possibles. Jamais un épisode d’une série n’a été le carrefour d’autant de suites éventuelles. Les personnages, qui n’ont pas évolué en neuf épisodes (allez, à part Daenerys), avancent enfin vers un avenir incertain. A l’époque, personne n’imagine les Noces Pourpres, aucun ne peut croire que Daenerys va passer six saisons à zoner en attendant de voir ses dragons grandir, ou que pendant deux saisons la trame principale sera retardée par des ultras religieux venus d’on ne sait où. La série pouvait encore être tout ce qu’on voulait ou espérait qu’elle soit, donc parfaite.

L’âge des doutes et des possibles

D’autant plus qu’à l’époque, en fac de psychologie, du temps pour imaginer tous les possibles, ce n’est pas ce qui manquait. Nos destinées étaient d’ailleurs tout aussi incertaines et hypothétiques que les personnages de Westeros, même si à l’instar de Tyrion, on préférait se saouler d’alcool que penser à notre propre avenir. Parler autour d’une bière du futur de Robb Stark et autres prétendant à la couronne était quand même sacrément moins angoissant.

Six ans plus tard, le Jeune Loup n’a pas libéré le Nord, le règne de Joffrey ne fut pas si marquant que ça et Daenerys collectionne les surnoms plus que les stratégies militaires efficaces. Le temps de la fac semble loin, lui aussi. Ni la vie ni Game of Thrones ne sont plus promesses de tous les possibles, et on parle désormais de notre avenir sans crainte car il est devenu beaucoup plus précis et certain. Tout comme la fin de cette saga dont on aura imaginé mille et un scénarios pour ne devoir se contenter d’un seul. Très loin d’être le pire. Mais c’était quand même bien d’en imaginer des tonnes d’autres.