«Days Gone»: On a passé deux semaines avec Deacon St John à bien flipper en territoire zombie
JEUX VIDEO•Techniquement imparfait, ce « Days Gone » se révèle pourtant terriblement séduisant : une vraie belle histoire de zombie et d’amourJean-François Morisse
L'essentiel
- Le jeu « Days Gone », exclusif à la PS4, nous propulse dans un monde peuplé de zombie.
- Imparfait, bourré de bugs, ce jeu d’action bénéficie d’un véritable scénario vite très prenant.
Dans un milieu tétanisé jusqu’à l’absurde par l’angoisse des fuites, se procurer une version de test d’un jeu plus de quinze jours avant sa date de sortie relève du miracle. Et quand ça arrive avec Days Gone, on se dit que ça tombe bien : le tout nouveau bébé postapocalyptique et zombiesque produit par Bend Studio pour la PS4 est justement un jeu qui se savoure sur la durée.
Cela fait presque bizarre de ne pas devoir « rusher » un jeu pour en écrire la chronique. J’ai pu ainsi passer deux semaines en compagnie de Deacon St John, le héros de ce jeu d’action et d’aventure en monde ouvert. Pas pour une chouette balade de santé, mais pour un vrai long trip postapocalyptique qui fleure bon le Walking Dead.
L’aventure s’ouvre sur une scène censée émouvoir, sinon interpeller. Deacon, en plein chaos, doit abandonner sa femme Sarah, blessée (mortellement ?) dans un hélico de l’armée qui décolle en urgence…
Un démarrage en trombe, pour mieux prendre son temps
La scène se poursuit, deux ans, plus tard avec pour le joueur le sentiment qu’on est quand même entré un peu brutalement dans le vif du sujet… Mais ce démarrage en trombe est là pour lancer une belle histoire de bikers, d’amitié et d’amour, qui ne va que très progressivement prendre son élan.
Le temps mis à disposition est bienvenu pour découvrir Days Gone. Contrairement à ce que laisse la première impression, le jeu s’avère très écrit. Il y est question du port des armes à feu, des conditions de survie dans un monde dévasté (Deacon souligne l’importance de pouvoir se nourrir avant, lâchant un brin cynique, que si la nourriture venait à manquer, aucune amitié n’y résisterait), de l’importance des sentiments dans un monde qui en est dépourvu…
Days Gone déroule son fil au cours de nombreuses séquences cinématiques et au gré de multiples dialogues entre les différents protagonistes. De quoi donner une véritable profondeur à un jeu qui, sans doute, ne rivalise pas avec les plus belles productions Sony, comme God of War ou The Last of us, en termes de qualité de réalisation.
Autre sujet fâcheux: les bugs, parfois bloquants, sont légion. On se croirait presque dans un Assassin’s Creed ! Pour certains, les nombreuses carences techniques seront peut-être rédhibitoires. Pour ma part, elles n’occultent pas le plaisir : la magie opère bel et bien en territoire zombie.
Deacon parcourt un Oregon imaginaire et dévasté sur sa moto au milieu de zombies solitaires ou parfois en hordes (vraiment flippantes !). Et chaque combat, si l’on n’y prend pas garde, peut se révéler fatal. Il faut vérifier son état de santé tout autant que l’état de sa moto ou sa jauge de carburant sans que cette contrainte, qui ajoute au réalisme, ne devienne pénible.
Comptez plus de vingt heures pour faire le tour des principales missions du jeu. Et peut-être vingt heures de plus pour le compléter dans les moindres détails. Oui, Days Gone est une aventure au long cours qui se savoure sur la durée. Il faut prendre le temps. Une denrée rare entre le boulot, Fortnite, Netflix et les mômes. Et pourtant, Days Gone vaut la peine qu’on lui consacre du temps. Imparfait, mais attachant, le titre de Bend Studio restera comme le jeu de ce premier semestre 2019 avec lequel on a passé le plus de temps. Un signe qui ne trompe pas.
Retrouvez tous nos tests de jeux vidéo
Retrouvez toute l’actualité du jeu vidéo sur votre smartphone avec Jeux Vidéo Magazine sur iOS et sur Android.