Bilal Hassani au concert Eurovision de Londres entre interviews, répétitions et «éclate»
MUSIQUE•Dimanche, Bilal Hassani était l'une des têtes d'affiche de la London Eurovision Party dans la capitale britanniqueFabien Randanne
L'essentiel
- Depuis plusieurs années, des villes telles que Amsterdam, Londres ou Madrid organisent des concerts réunissant des candidats de l’Eurovision, quelques semaines avant le concours.
- Dimanche, le représentant français, Bilal Hassani a participé à l’événement de la capitale britannique : la London Eurovision Party.
- Pour le Français, c’était l’occasion de se présenter aux médias étrangers et de se produire devant un public composé de fans de l’Eurovision.
De notre envoyé spécial à Londres (Royaume-Uni)
La perruque blond platine fend la foule de badauds du dimanche après-midi du côté de Leicester Square en plein cœur de Londres. « C’est Bilal Hassani ! », s’exclame sans feindre la discrétion un jeune touriste français qui l’a reconnu. Le chanteur ne passe pas inaperçu. Suivi par deux caméras – dont une de France Télévisions pour un documentaire qui lui sera consacré – il donne une interview en marchant. Le pas est rapide. Le temps lui est compté : il est attendu pour le sound check au Café de Paris où, quelques heures plus tard, il doit chanter Roi, sa chanson de l’Eurovision.
Les grappes de fans, qui patientent déjà alors que les portes n’ouvriront que dans deux heures, clament le nom du Français qui, protégé par son équipe, s’engouffre illico dans la salle de spectacle. Bienvenue à la London Eurovision Party, un événement organisé depuis douze ans, et auquel participent cette année une quinzaine de candidats du concours 2019. Avec le spectacle d’Amsterdam (Pays-Bas), qui s’est tenu la semaine passée, et celui de Madrid (Espagne), à venir le week-end prochain, il s’agit d’un des principaux rendez-vous de l’agenda pré-Eurovision.
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Bilal Hassani, occupé par les shows du NRJ Music Tour en France et la promotion de son album, Kingdom, attendu pour le 26 avril, se contentera de cette date dans la capitale britannique. « C’est important pour moi d’être ici parce qu’il me permet d’avoir un vrai contact avec les Eurofans [les fans de l’Eurovision] et je n’ai pas eu l’occasion d’en avoir énormément depuis Destination Eurovision », avance le chanteur à 20 Minutes. Il est « heureux d’être là », mais avoue être très impressionné par les autres concurrents. « J’ai très peur, glisse-t-il, parce que j’admire un peu tout le monde. J’en ai croisé certains de loin. Mahmood [le candidat italien] a une aura impressionnante. »
« C’est important de montrer aux journalistes qui est Bilal »
Malgré ce qu’il dit, Bilal Hassani semble parfaitement à l’aise. Avant de répéter sur scène, il croise John Lundvik, le représentant suédois, et pose à son côté pour une photo. « Il est si humble. C’est dingue comme il rayonne ! », nous confiera, quelques instants plus tard, le Scandinave qui, raconte-t-il, échange régulièrement avec le Français en messages privés sur Instagram. Le soir venu, la chanteuse Nikki French, coanimatrice du concert ira aussi de son éloge, en public cette fois-ci, saluant la gentillesse et la modestie de l’interprète de Roi.
Mais pour l’heure, le représentant tricolore doit regagner le neuvième étage de l’hôtel Indigo où l’attendent quelque 80 médias accrédités. Caméras, micros et dictaphones bataillent pour glaner quelques minutes d’interviews avec les artistes en lice. Steven Clerima, le chef de la délégation française à l’Eurovision, veille à ce que tout soit fluide pour son protégé. « C’est important pour nous de présenter la chanson à l’Europe, de montrer aux journalistes qui est Bilal, pourquoi il fait l’Eurovision et quel est le message qu’il a envie de livrer », souligne-t-il. « La question qui revient le plus concerne la signification de Roi », confirme Bilal Hassani, qui ne lésine pas sur les explications de textes dans la langue de Shakespeare – « Je remercie mon père de m’avoir appris à parler anglais quand j’étais petit », sourira-t-il lors d’un moment de pause.
Les « jaloux » hués
Sa prestation au concert londonien peut faire évoluer sa cote auprès des bookmakers. Dimanche, il émargeait à une prudente douzième place sur quarante et un candidats. « On aime bien cette position, parce qu’on a l’impression de travailler dans l’ombre, de ne pas forcément être attendus, assure Steven Clerima. C’est une position confortable. On est sûrs de montrer quelque chose sur la scène de la finale de l’Eurovision [le 18 mai], d’avoir une proposition intéressante et un discours qui se tient. »
Lorsque, peu après 22h, Bilal Hassani déboule sur la scène du Café de Paris, il reçoit un accueil chaleureux des centaines de spectateurs présents. Le public, à majorité anglophone, chante en chœur Roi avec lui, sans trébucher sur les paroles en français. Dans la foulée, l’artiste interprète Jaloux, l’un des titres de son futur album et, en préambule, explique que cette chanson lui a été inspirée par les messages haineux qu’il a reçus après sa victoire à Destination Eurovision. Alors que la foule réagit bruyamment en soutien au chanteur, il fait taire les huées : « Ces gens-là ne méritent pas qu’on leur accorde de l’importance. » Applaudissements nourris.
« C’est plus de l’amusement, l’éclate, que de la stratégie »
Dans la salle, plusieurs caméras enregistrent les prestations des candidats qui seront bientôt mises en ligne sur YouTube. Dans les commentaires, les internautes seront nombreux à noter les progrès vocaux de l’artiste. De bon augure pour le concours ? Il est trop tôt pour le dire, d’autant que le Néerlandais Duncan Laurence, annoncé comme le grand favori, a grandement impressionné son auditoire londonien ce dimanche. Quoi qu’il en soit, Bilal Hassani a rejoint Steven Clerima sur l’escalier d’un côté de la scène et lui est tombé dans les bras, visiblement heureux de sa performance.
Le Français avait prévenu, cet événement à Londres, pour lui, « c’est plus de l’amusement, l’éclate, que de la stratégie ». Il a emmagasiné souvenirs et selfies. Et il a posé pour une photo au côté de Mahmood sur fond de mur constellé de paillettes, sans se faire éclipser par l'« aura impressionnante » de l’Italien.