«Shazam!»: Pourquoi le rival de Superman a-t-il disparu de l'univers des comics américains?
COMICS•Découvrez l’histoire, les pouvoirs, les alliés et les ennemis de Shazam, l’un des superhéros les plus puissants mais les moins connus des comics…Olivier Mimran
L'essentiel
- Si la majorité du public va le découvrir sur grand écran, Shazam ne sort pas de nulle part puisqu’il a été créé en 1940.
- Son personnage s’inspirait clairement, à ses débuts, de celui de Superman, ce qui lui valu de multiples déboires juridiques.
- Après avoir connu une longue traversée du désert, l’invulnérable superhéros revient enfin sur le devant de la scène dans un film de David Sandberg.
Qui connaissait Shazam avant que l' adaptation cinématographique de ses aventures ne soit annoncée ? Il est vrai qu’en dépit de sa quasi-invulnérabilté, ce colosse a longtemps – et même trèèès longtemps – fait figure de « second couteau » dans l’univers superhéroïque.
La faute à ses origines, déjà évoquées dans un article consacré à Captain Marvel (une autre héroïne méconnue avant de se révéler au cinéma) mais que 20 Minutes propose aujourd’hui de vous détailler.
À l’origine était… Captain Marvel, premier du nom !
En 1938, alors que les premiers numéros de Superman cartonnent dans les kiosques américains, l’éditeur Fawcett Comics décide de créer son propre superhéros. Il en confie donc le projet au scénariste Bill Parker et au dessinateur C. C. Baker qui s’inspirent tellement des aventures de l’homme d’acier que leur création en est la copie presque conforme : il vole, est invincible et doué d’une force surhumaine, se déplace à une vitesse pas croyable, a une peau qui arrête les projectiles, etc.
Brièvement nommé Captain Thunder, puis… Captain Marvel – promis, on va vous expliquer pourquoi –, celui qu’on appelle désormais Shazam apparaît lorsque le jeune Billy Batson, un orphelin d’une quinzaine d’années, prononce le mot « Shazam ! », acronyme formé à partir des initiales de dieux ou demi-dieux qui lui confèrent leurs pouvoirs (la sagesse de Salomon, la force d’Hercule, la vigueur d’Atlas, la puissance – et la maîtrise de la foudre – de Zeus, le courage d’Achille et la vitesse de Mercure).
Le titre fait immédiatement un malheur auprès du public (il détient d’ailleurs toujours le record de ventes annuelles d’un comics avec plus de 14 millions d’exemplaires écoulés en 1944)… avant de brutalement cesser de paraître en 1953. Et oui, le plagiat est déjà délictueux à l’époque. Alors DC Comics, qui ne goûte guère les ressemblances entre son Superman et Captain Marvel, attaque les éditions Fawcett Comics, lesquelles finiront par faire faillite avant de céder, en 1967, le nom de Captain Marvel à Marvel Comics (l’autre grand éditeur de superhéros, d’où le fait que Captain Marvel soit désormais une femme) puis les droits de la série à DC Comics – qui la rebaptisera Shazam – en 1972.
Une série « familiale »
Le passage à « l’ennemi » (DC Comics) ne bouleversera pas les codes de la série : Shazam a toujours besoin d’être invoqué par Billy Batson pour apparaître – et combattre le mal – dans notre monde. Mais comme le titre est longtemps resté inexploité du fait de longues procédures juridiques, il n’a pas eu la chance de participer à l’évolution superhéroïque impulsée, entre autres, par Alan Moore et ses Watchmen ou Frank Miller et sa réinterprétation de Batman vers la fin des années 1980. Résultat : la série s’adresse toujours à un public très familial – Shazam est d’ailleurs parfois accompagné de sa petite « Marvel family » – et conserve un ton bon enfant. Si ça lui vaut d’être plusieurs fois adaptée en séries animées jeunesse, ça lui colle aussi un cachet un peu ringard
Plus fort que Superman ?
C’est d’autant plus surprenant que les différents auteurs DC qui ont animé ses aventures n’ont jamais cessé de mettre en avant ses atouts ; à commencer par le fait qu’en « jumeau » de Superman, Shazam reste l’un des personnages les plus puissants et complets de l’univers superhéroïque.
De nombreux lecteurs se sont d’ailleurs souvent opposés sur le thème : « qui, de Shazam ou de Superman, est le plus fort ? » Du coup, les deux titans se sont affrontés dans quelques épisodes de Shazam au terme desquels on n’arrive jamais à les départager…
Pour être tout à fait complets, précisons que les ennemis historiques de Shazam sont le docteur Sivana (une sorte de magicien occulte qui figure dans le film Shazam !) et surtout Black Adam, premier champion du sorcier qui a révélé à Billy Batson l’invocation de Shazam ; Tout de noir vêtu, comme son nom l’indique, ce super méchant aussi puissant que Shazam est récemment devenu, sous la plume de Geoff Johns et les pinceaux de Gary Frank (voir illustration ci-dessous), un peu moins caricatural, révélant un passé trouble… qui augure peut-être de la volonté de DC Comics d’apporter davantage de maturité à un titre souvent trop manichéen.
Du Shazam comme s’il en pleuvait
À celles et ceux qui souhaiteraient découvrir le personnage de Shazam plus en profondeur, 20 Minutes conseille les lectures suivantes (toutes publiées par Urban comics, l’éditeur français officiel des productions DCComics) :
De gauche à droite : L’hyper complet Shazam anthologie, qui compile les plus grands récits de ce héros depuis sa création, en 1940, jusqu’à nos jours ; Le Shazam! De Geoff Johns et Gary Frank, ouvrage de référence pour la plus récente incarnation de Shazam, dans lequel Billy Batson affronte Black Adam ; Superman/Shazam! Qui voit s’affronter les deux héros les plus puissants de la Terre ; et enfin Shazam contre la société des monstres, de Jeff Smith (Bone), une excellente porte d’entrée au personnage à destination des jeunes lecteurs.
- Shazam anthologie - Collectif - 25 euros
- Shazam ! De Geoff Johns et Gary Frank - 17,50 euros
- Superman/Shazam !, de Judd Winick et Joshua Middleton - 15,50 euros
- Shazam contre la société des monstres, de Jeff Smith - 10 euros