On a testé «Metro Exodus»: Ce jeu, c'est du Tolstoï dopé aux scènes d'action 2.0
JEUX VIDEO•Réalisé par les Ukrainiens de 4A Games, «Metro Exodus», qui sort le 15 février, embarque le joueur aux confins de la Russie pour un périple à bord d'un transibérien d'un nouveau genre.Jean-François Morisse
L'essentiel
- Le troisième volet de «Metro» est toujours aussi fidèle aux livres dont le jeu est adapté.
- Ce titre magnifique, mais pas sans défauts pour autant, propose une virée musclée et mémorable aux confins de la Russie.
Un jeu d’action n’est pas forcément une coquille de noix sans cervelle ; il peut avoir quelque chose à raconter. C’est le cas de Metro Exodus, troisième opus d’une série inspirée de romans russes écrits par Dmitri Glukhovski.
Le pitch ? Suite à une apocalypse nucléaire, les rares survivants se sont réfugiés dans le métro de Moscou. Là, la vie n’est pas rose tous les jours…
Exodus termine en beauté cette suite de FPS pur jus, nerveux comme il faut, d’une difficulté certaine. Parmi les ajustements, une véritable histoire agrémentée de quelques bonnes idées.
Avis aux amateurs d’action instantanée, ici, ça cause. L’intrigue, qui évolue au fil de fusillades musclées (moins âpres que dans les précédents volets), est entrecoupée de nombreux dialogues. Le rythme du jeu est chaotique et plutôt lent, mais les temps morts sont plutôt bienvenus… Sans doute les développeurs ukrainiens de 4A Games ont-ils été biberonnés à Tolstoï ou Gorki.
Coupés du monde, retranchés dans les souterrains de Moscou, les héros de cette aventure découvrent, contrairement à ce qu’on a tenté de leur faire croire, qu’ils ne sont pas seuls au monde. Il y a d’autres survivants à travers la planète. Il y a donc de l’espoir…
On se laisse entraîner sans rechigner dans l’univers sombre et violent de Metro.
Comment ne pas songer l’ex URSS, à la politique de cloisonnement menée à l’époque soviétique. Metro s’inspire de l’histoire de la Russie pour livrer une trame qui aborde de nombreux thèmes avec une profondeur toute relative, c’est un jeu, mais bien réelle.
Tout juste regrette-t-on un doublage français pas toujours très inspiré. Et quelques soucis de script. Il n’est pas rare d’effectuer une action pour ensuite avoir le commentaire associé…
Porté par une réalisation graphique de haute volée (sur Xbox one X et PC surtout, mais le titre est aussi disponible sur PlayStation 4), le jeu nous emmène au gré des quatre saisons dans une contrée hostile, à la recherche d’un monde meilleur. Et on ne regrette pas le voyage.
Ah, ces panoramas qui s’offrent aux héros ! C’est une véritable odyssée russe à laquelle nous convient les développeurs de 4A Games. Entre mutants, brigands et pièges en tout genre, on progresse arme au poing tout en suivant l’histoire d’Artyom, de sa femme Anna, de son beau-père et de tous leurs camarades de combat. Une vraie fresque familiale russe. On dirait du Dostoïevski ou du Tolstoï dopés aux effets 2.0 par Michael Bay…
On alterne les scènes de fusillades intenses où l’on compte ses munitions et les phases de dialogues qu’on aurait tort d’esquiver ou de zapper. Les créateurs de Metro Exodus ont voulu que leur histoire soit suivie, le rythme s’en ressent. Mais l’immersion dans cet univers slave fonctionne à merveille. Un FPS différent.
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