VIDEO. On a testé «Resident Evil 2» en pleine nuit et on a bien flippé
JEUX VIDEO•«Resident Evil 2» revient vingt ans après le premier opus et ce n'est pas une suite, mais un jeu métamorphosé, qui nous a bien fait flipper...Jean-François Morisse
L'essentiel
- Mieux qu'un remake, «Resident Evil 2» est quasi inédit et sans doute l'un des meilleurs jeux de ce premier trimestre 2019.
- Pour l'avoir testé une vingtaine d'heures, on peut vous assurer que les rouages de la peur sont parfaitement huilés.
C’était il y a plus de vingt ans : en 1998, Resident Evil 2 sortait sur la PlayStation première du nom, propulsant le genre survival horror parmi les best sellers d’alors. Deux décennies plus tard, l’éditeur japonais Capcom remet le couvert avec un Resident Evil 2 (PS4, Xbox One et PC) qualifié de remake, mais qui ressemble plutôt à une refonte totale. On ne conçoit plus les jeux vidéo aujourd’hui comme à la veille du nouveau millénaire…
Il est probable que la plupart des péripéties d’alors aient été oubliées, mais qui y a joué à l’époque garde en mémoire une expérience intense et terriblement efficace dans le registre de l’angoisse. Celui-là aura l’avantage sur les autres de se lancer dans ce Resident Evil 2 avec une appréhension teintée de nostalgie gourmande. On baisse la lumière, on se visse un casque audio sur les oreilles, et c’est parti : bienvenue à Racoon City, ville dévastée, proie des flammes et de hordes de macchabées décharnés. Bonjour l’ambiance ! Ce Resident Evil cuvée 2019 ne ressemble évidemment en rien à son illustre aîné. L’intrigue demeure pourtant inchangée et l’on retrouve les deux protagonistes de la version originale : Leon S. Kennedy et Claire Redfield, pour deux aventures distinctes et néanmoins liées.
Après quelques minutes de jeu, on comprend à quel point les choses ont changé. Les graphismes ont été remodelés pour coller aux canons actuels. Le gameplay aussi a évolué, à l’image de la caméra portée, au-dessus de l’épaule, qui nous plonge au cœur de l’action tout en limitant cruellement les angles de vue. Cela faisait un bail qu’on n’avait plus autant flippé dans un couloir sombre, en ouvrant un casier d’où tombe un zombie putréfié.
Et ça marche : « Papa, tu cries comme une fille », me lance mon fils de 8 ans que j’ai réveillé dans la pièce d’à côté. Ok, je l’avoue, je n’aurais jamais pensé que ce Resident Evil 2 me surprendrait autant. En neuf saisons de The Walking Dead, les zombies ont eu le temps de devenir des animaux familiers : des « pets » un brin macabres, mais encore capables de foutre les jetons. Grâce à un design revu et corrigé et à une mise en scène souvent inspirée.
Me voilà qui arpente les pièces et les corridors du commissariat, lampe torche à la main et trouillomètre au plus haut… Les cadavres ambulants se révèlent incroyablement résistants, de vraies glus. Comptez plusieurs balles en pleine tête pour se débarrasser des indésirables… Un bon truc ? Visez les genoux : un zombie à terre est un zombie grabataire ! Un mantra pour tout survivant. On retrouve l’essence du survival horror où l’on compte les munitions avec une avarice presque maniaque alors qu’on se précipite avec frénésie sur les (fameuses) plantes vertes de soin disséminées ici ou là.
Oui, on flippe gentiment en jouant à ce Resident Evil 2. Les ressorts de l’horreur ont été ajustés quand ils n’ont pas été tout bonnement créés de toutes pièces. Les zombies ne sont d’ailleurs pas les seuls dangers dans cette ville de Raccoon dévastée : les Lickers répondent encore présents, tout comme un certain M. X…
Certains reprocheront quelques rares incohérences de game design (pourquoi Léon ne peut-il pas franchir en sautant un trou de cinquante centimètres de diamètre ?), mais la tension est permanente et la réalisation très réussie. Les fans retrouveront rapidement leurs marques (au moins par les mécaniques d’allers-retours), mais vivront malgré tout une aventure totalement inédite. Et les néophytes auront grand plaisir, à n’en pas douter, de découvrir un titre qui illustre, de bien belle façon, ce que doit être un très bon jeu de survival horror. L’un des meilleurs qu’on puisse imaginer pour commencer l’année.
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