Grand Prix d'Angoulême 2019: Ça se jouera entre Emmanuel Guibert, Rumiko Takahashi et Chris Ware
BD•Ils ne sont plus que trois à pouvoir remporter le Grand Prix du Festival d’Angoulême et on sait déjà qu'il s'agira d'un « grand » - ou d'une « grande », enfin ! - de la BD...Olivier Mimran
Qui succédera à l’américain Richard Corben ? À une semaine de l’ouverture du Festival international de la BD d’Angoulême, l’élection du Grand Prix 2019 passe la vitesse supérieure : le premier tour du vote, qui a eu lieu du 8 au 13 janvier - et auquel ont exclusivement pris part des auteur(e) s de « petits Mickeys » (1230 l’an dernier) -, a permis de distinguer les trois artistes les plus plébiscités.
Et il s’agit, par ordre alphabétique, du Français Emmanuel Guibert, de la Japonaise Rumiko Takahashi et de l’Américain Chris Ware.
Une seconde chance pour deux lauréats
Pour mémo, Emmanuel Guibert et Chris Ware faisaient déjà partie de la short list en 2018 aux côtés d’un autre américain, Richard Corben… qui l’a donc emporté et présidera - même s’il ne sera physiquement pas présent à Angoulême - la 46e édition du festival de bande dessinée le plus célèbre du monde.
Le deuxième tour, qui désignera donc le « Grand Prix 2019 », se déroulera du mercredi 16 au dimanche 20 janvier (minuit), avec le même collège de votants ; à savoir « tout(e) auteur(e) de BD professionnel (le), quelle que soit sa nationalité, dont les œuvres sont traduites en français et diffusées dans l’espace francophone et ayant participé au premier tour. »
Et si on faisait enfin un peu place aux femmes ?
C’est donc dans exactement une semaine que sera sacré un Français, une Japonaise ou un Américain… Un trio inédit, puisque les trois grandes tendances de la BD mondiale - franco-belge, manga et comics (même si Chris Ware ne dessine pas de superhéros) seront représentées. Et peut-être un souffle d’air frais si Rumiko Takahashi était choisie par les votants, car voilà depuis très longtemps que ça n’est plus arrivé à une femme (la dernière récipiendaire en date est Florence Cestac, couronnée en 2000).
Quant à l’éventuel plébiscite d’Emmanuel Guibert, il romprait une « malédiction » puisque aucun Français n’a reçu le Grand prix depuis l’instauration, en 2013, du vote des auteurs (les Grand Prix étant auparavant désignés par… les Grand Prix précédents et encore vivants). Ceux-ci avaient en effet, jusqu’ici, intronisé un Néerlandais (Willem, en 2013), un Américain (Bill Watterson, en 2014), un Japonais (Katsuhiro Otomo, en 2015), un Belge (Hermann, en 2016), un Suisse (Cosey, en 2017) et un autre Américain, Richard Corben, l’an dernier.