TELEVISIONUn film inspiré par l'affaire Dupont de Ligonnès raconte la suite

Un film inspiré par l'affaire Dupont de Ligonnès raconte la suite

TELEVISIONLa Part du soupçon, actuellement en tournage pour TF1, joue des similitudes avec la tuerie de Nantes. Avec Kad Merad dans le rôle principal...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

L'essentiel

  • La Part du soupçon raconte l'histoire d'un homme suspecté d'avoir refait sa vie après avoir tué toute sa famille.
  • Le scénario est inspiré de l'affaire Dupont de Ligonnès.
  • La fiction de 2x45 mn sera diffusée sur TF1 courant 2019.

«Qu’est-ce qui se passe ? Pour qui vous me prenez ? » « Vous avez vraiment beaucoup changé : votre nez, votre menton, c’est du beau travail, vous êtes méconnaissable. » « Je ne comprends pas. » « Je vous ai cherché pendant des années, maintenant je ne vais pas vous lâcher. » La scène se déroule un matin de décembre, dans un pavillon du Golfe du Morbihan. L’inspectrice Sophie Lancelle débarque chez Thomas Kertez, un « père ordinaire » qu’elle soupçonne d’être Antoine Durieux-Jelosse, celui qui a défrayé la chronique 15 ans auparavant en disparaissant après avoir tué toute sa famille.

Tournage en Bretagne

L’histoire rappelle évidemment Xavier Dupont de Ligonnès. Le tournage, qui se déroule dans la région de Vannes jusqu’au 10 janvier, n’est d’ailleurs éloigné que d’une centaine de kilomètres de la maison nantaise où le quintuple assassinat a été commis en avril 2011. Mais il s’agit bien d’une fiction, intitulée La Part du Soupçon, que diffusera TF1 « courant 2019 » sous le format d’un téléfilm de 2x45 mn. Pas grand-chose à voir avec le vrai-faux documentaire diffusé sur le même sujet par M6 le 3 décembre.

Kad Merad (Thomas Kertez), Géraldine Pailhas (Sophie Lancelle) avec Christophe Lamotte, réalisateur.
Kad Merad (Thomas Kertez), Géraldine Pailhas (Sophie Lancelle) avec Christophe Lamotte, réalisateur. - J.Cauvin/TF1

« Un angle beaucoup plus intéressant »

« On ne traite pas de l’affaire, prévient le producteur, Stéphane Marsil. Les auteurs s’en sont inspirés, bien sûr, mais c’est un autre récit, qui porte sur l’après. » Le réalisateur, Christophe Lamotte (Le Jour où j’ai brûlé mon cœur, Insoupçonnable..), prend également ses distances avec la tuerie de Nantes.

« On ne pourra pas empêcher les gens de dresser un parallèle. Mais je pense que c’est la singularité du scénario en lui-même qui est intéressante. Le spectateur est plongé en permanence dans le doute. Le personnage de Thomas Kertez est comme un sphynx mystérieux. Est-ce qu’il est coupable, est-ce qu’il ne l’est pas ? Suivant les points de vue, on n’aura pas les mêmes ressentis. Le film pose cette question centrale : “est-ce qu’on connaît vraiment les gens avec qui on vit ?” ».

« L’affaire, on l’a tous suivie, on a tous vu des docus. Cette fiction est un angle beaucoup plus intéressant que de refaire l’histoire », abonde l’actrice Laurence Arné.

« Ce qui marche dans cette version, c’est qu’elle est plausible »

Kad Merad, qui interprète le personnage principal, assume davantage la comparaison. « Ce n’est pas un problème. Le fait divers a passionné les gens, moi le premier. Ce qui marche dans cette version, c’est qu’elle est plausible. Peut-être qu’un jour on apprendra que Dupont de Ligonnès a été retrouvé et qu’il avait refait sa vie. La fiction aurait alors rejoint la réalité. C’est un faux biopic en fait. »

L’acteur vedette, qui n’avait « jamais abordé un personnage potentiellement si terrifiant », voit dans le vrai Xavier Dupont de Ligonnès un être « beaucoup plus complexe », « aussi fascinant qu’horrifiant ». « Il a disparu, on ne sait pas exactement ce qu’il a fait. On a tous envie de savoir. Pour moi, il s’est tué. Mais, en même temps, pourquoi il aurait fait tout ça pour se suicider ? »

Casting prestigieux

Pour assurer le succès déjà prévisible du téléfilm, TF1 a retenu un casting solide. Kad Merad, qui n’avait pas tourné en télévision depuis Baron Noir, joue le rôle du coupable présumé innocent (à moins que ce ne soit l’inverse). Géraldine Pailhas (Jeune et Jolie, L’Adversaire…) interprète l’enquêtrice obsessionnelle. Laurence Arné (La Ch’tite famille, WorkingGirls…), qui abandonne pour la première fois le registre de la comédie, incarne la femme du suspect.