VIDEO. Lyon : Le rêve américain de Raphaël Gindre, producteur de « Nous, les coyotes »
CINEMA•Parti de rien, l’ingénieur lyonnais a produit le long-métrage « Nous, les coyotes », sorti mercredi dans les salles obscures…Caroline Girardon
L'essentiel
- Raphaël Gindre, Lyonnais de 35 ans, a produit le film Nous, les coyotes, qui vient de sortir dans les salles obscures.
- Le long-métrage a été très remarqué au festival de Cannes, où il était présenté dans la catégorie Acid.
- Ingénieur de profession, Raphaël Gindre, a économisé pendant sept ans pour créer ce projet.
Le cinéma ? Rien ne le prédestinait dans cette voie-là. Mais aujourd’hui Raphaël Gindre vit « un rêve américain ». Derrière le film Nous, les coyotes, sorti ce mercredi dans les salles obscures et présenté au dernier festival de Cannes dans la catégorie «Acid», se cache ce Lyonnais de 35 ans. C’est lui qui a produit ce long-métrage, le premier réalisé par le duo Marco La Via et Hanna Ladoul.
Le film « petit budget » est sorti mercredi dans 36 salles indépendantes en France dont Le Comoedia à Lyon. Raphaël Gindre, peine à réaliser pleinement ce qui lui arrive.
« A la maison, il était interdit de regarder la télévision »
Dans la vie de tous les jours, l’homme est ingénieur. Il a posé ses valises à Los Angeles il y a huit ans. « Ce n’était pas pour faire carrière à Hollywood mais pour travailler dans une usine produisant des pièces d’avion destinées à l’international », rit-il. Et d’ajouter : « Je n’ai fait aucune école de cinéma. A la maison, quand j’étais enfant, il était même interdit de regarder la télévision. C’était associé à l’échec des études. Alors, je me suis rattrapé en dehors ».
Aîné d’une famille de 5 enfants, il passe la plupart de son temps le nez dans ses manuels scolaires et fréquente assidûment Le Comoedia et la Fourmi, deux salles indépendantes de son quartier. « La télévision étant bannie chez nous, je crois que j’ai eu envie d’exister derrière l’écran », analyse-t-il. Son installation aux Etats-Unis le « libère » : « C’est un pays où tout est possible. On est convaincu qu’une personne peut faire plusieurs choses à la fois. En France, la culture est différente. » Là-bas, l’homme s’est senti pousser des ailes, mué par l’envier d’explorer sa passion pour le cinéma. Libre de toucher à tout.
Sept ans d’économie et deux ans sans vacances
En dehors de ses heures de travail, il se crée un réseau, collabore avec des artistes d’art contemporain, produit le clip de l'artiste électro Clovis XIV, coproduit un court-métrage d’animation. Avant de se lancer dans l’aventure de Nous, les coyotes racontant l’histoire d’une jeune couple de 20 ans, qui désire commencer une nouvelle vie à Los Angeles. « J’ai économisé pendant sept ans pour faire ce film. L’argent que je gagne, je l’ai investi dans ce projet. On a eu zéro budget », explique-t-il. Le réseau fait le reste, la « fraternité » aussi. La directrice de casting, « une amie », travaille « pour trois fois rien ».
« Pendant deux ans, je n’ai pas pris de vacances. La nuit, on allait travailler en studio de minuit à 4h du matin », poursuit-il. « Depuis quatre nuits, on colle les affiches du film dans Paris. C’est notre rêve américain. On est en marge du système de Hollywood mais on a finalement réussi à faire un film de Hollywood », conclut-il, espérant ainsi que son parcours puisse « inspirer les nouvelles générations ».