SOUVENIRS SOUVENIRSAu resto La table de Johnny, on repart «avec les sets pour les plastifier»

VIDEO. Un an sans Johnny Hallyday: Au resto La table de Johnny, «les gens repartent avec les sets pour les plastifier»

SOUVENIRS SOUVENIRSLe resto La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin), ouvert en hommage au chanteur il y a un an, ne désemplit pas depuis son ouverture…
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Il y a un an, la France perdait son idole. 20 Minutes explore la manière dont le pays fait son deuil de Johnny Hallyday dans une série d’articles.
  • A Sélestat, un fan de Johnny a ouvert un restaurant en hommage au chanteur quelques semaines après son décès. 20 Minutes est retourné voir comment s’est passée cette année.

Oh Johnny, si tu savais. A Sélestat (Bas-Rhin), il y a quelque chose de Tennessee. Au restaurant La table de Johnny, le Gabrielle – le hamburger vedette – est le plus demandé de l’établissement. Les Hey Jo et Saint Barth ont aussi leurs adeptes. Pour le dessert, de nombreux clients optent pour le fondant au chocolat, Noir c’est noir. Le tout arrosé par une cuvée spéciale Johnny. L’ambiance musicale est assurée par les meilleurs concerts de l’artiste qui passent en boucle sur un écran. Quand ce ne sont pas des sosies qui viennent chanter en live, au plus grand bonheur des convives.

A la table de Johnny, pas de doute, la partition est rock’n’roll. De l’amour, de l’amour, de l’amour… Mais aussi des posters, des photos, les pochettes de 45 tours, un disque d’or, qui « garnissent » les murs, dixit le proprio Lucien Rees, qui n’a même pas pu exposer une chemise portée par Johnny Hallyday lors du tournage d’un western. « On ne peut pas mettre tout, il n’y a plus de murs disponibles. »

Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin).
Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin). - G. Varela / 20 Minutes

Et pour entrer dans la danse, pas besoin d’attendre d’en parler au diable. Ici, depuis un an, date à laquelle a ouvert l’établissement, « les fans se pressent pour partager leur amour pour Johnny », se réjouit le tenancier. Même s’il reconnaît qu’en semaine, le carnet de bal pourrait être plus rempli. « Mais les gens ou les groupes de visiteurs aiment venir en fin de semaine et se coucher plus tard. »



Avec sa femme Germaine, il carbure au Johnny depuis l’enfance. Autant dire depuis toujours, car il confie facilement avoir le même âge que Johnny, « à une quinzaine de jours près. Je suis né avec Johnny, je mourrai avec Johnny. » Oui enfin, il faut se dépêcher alors ? « Non, c’est pour toujours, il est toujours vivant, à côté de nous », ponctue Lucien. D’ailleurs, ici, c’est au présent bien souvent que l’on parle du chanteur. « Touché droit au cœur » le jour du décès, Lucien avait décidé d’ouvrir, en hommage à son idole, un restaurant entièrement dédié à Johnny. La porte d’entrée est encadrée par une Harley et un juke-box, réplique exacte d’un modèle dédicacé et certifié par Johnny et dont l’original est précieusement conservé « à la maison ». Les fans savent tout de suite où ils mettent leurs bottes. « Souvent les enfants, lorsqu’ils passent devant la vitrine en rentrant de l’école, se mettent à chanter du Johnny, ça fait chaud au cœur », se réjouit Germaine.

Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin).
Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin). - G. Varela / 20 Minutes

Un succès qui a de la gueule et certains fans viennent même de très loin pour partager ces instants de communion. De Saint-Barth par exemple. « Un couple a fait le détour en Alsace spécialement pour La table de Johnny », raconte Lucien qui n’hésite pas à lister ceux venus de partout en France et même de Belgique, de Suisse, d’Espagne. « Les fans de Claude François ont le Moulin, il fallait un endroit pour se recueillir [dans l’Est] », assure sans modestie Lucien.

Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin).
Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin). - G. Varela / 20 Minutes

Un succès qui va s’écrire sur un livre d’or, ouvert il y a quelques jours sur les conseils d’une cliente. « Oui, depuis un an, nous recevons plein de lettres, des messages et souvent les gens veulent se faire prendre en photo avec moi », raconte le taulier qui aime passer de table en table pour évoquer des souvenirs. Selon une cliente qui « a adoré l’endroit, il ne manque que des waouh d’exclamation du personnel au moment venu de l’addition et des briquets pour l’ambiance. On y réfléchit », assure Germaine. Mais le plus gros succès du restaurant, c’est aussi les sets de tables, avec en imprimé des photos de Johnny. « Souvent les gens ne s’en servent pas et repartent avec, pour les plastifier ou les encadrer », confie non sans fierté Lucien.

Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin).
Au restaurant La table de Johnny à Sélestat (Bas-Rhin). - G. Varela / 20 Minutes

Pour ne décevoir personne, le couple a dès le jour de la sortie de l’album posthume du chanteur, acheté une quarantaine de CD pour leurs clients, « pour leur éviter la pénurie et leur éviter de faire la queue. » Un album tant attendu et qui est bien sûr à l’honneur sur la playlist des restaurateurs. « On sent qu’il était prêt à partir, il y a toujours cette intensité dans les paroles, malgré la maladie », note Lucien qui souligne que les anciens tubes « sont très appréciés ». Quant aux histoires sur la succession ? « Les clients n’en parlent pas, non », assure le restaurateur. « C’est leur histoire de famille. Mais de toute façon, pour moi, le plus gros héritage, c’est de s’appeler Hallyday, d’avoir son nom. Je préférerais ça que d’avoir cinq millions. »