Le 18 avril 1938, paraît aux Etats-Unis le premier numéro du magazine Action Comics, et par la même occasion la première aventure de Superman. Peut-être pas le premier super-héros, mais assurément le plus connu dans le monde. La création de Jerry Siegel et Joe Shuster a en effet marqué de son poing d’acier et de sa morale infaillible l’histoire des comics et de la pop culture. Avant que l’année ne se termine, 20 Minutes a voulu fêter les 80 ans de Superman avec ceux qui ont participé à sa légende, comme Dan Jurgens, auteur-dessinateur sur les comics Superman depuis les années 1980 et « coupable » de La Mort du Superman. Il était l’invité du dernier Comic Con à Paris.

Votre première rencontre avec Superman ?

Elle remonte à l’enfance, je devais avoir 7 ou 8 ans. J’étais dans un drugstore, et je suis tombé sur le numéro 189 de Superman. Mon tout premier comics. J’ai été bouleversé, il m’a ouvert les yeux sur cet univers, sur les super-héros. Je connaissais bien sûr le nom de Superman, mais j’ai découvert un personnage qui peut voler, un symbole d’espoir, le meilleur de l’homme.

D’Alan Moore à Frank Miller en passant par Christopher Nolan, plusieurs artistes se sont réapproprié Batman. C’est moins le cas avec Superman, pourquoi ?

Vous avez raison. Selon moi, Batman représente qui nous sommes. Cette obscurité qui l’entoure, qui nous entoure, est séduisante, propice aux histoires, aux conflits. Superman renvoie à la lumière, l’inspiration, l’intégrité. C’est un type d’histoires plus difficile à raconter. Batman n’a pas de pouvoirs, il est facile de lui trouver des ennemis et des situations pour le tester. Superman, lui, est sur le principe invincible.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Vous l’avez pourtant tué le 17 novembre 1992 dans La Mort de Superman

A l’origine, Clark devait se marier avec Loïs. C’était ce que nous avions prévu [avec les autres scénaristes Roger Stern, Jerry Ordway, Louise Simonson], et la série télé Lois et Clark, alors à l’antenne, avait la même idée. Mais pas tout de suite, dans quelques années. Nous nous sommes mis d’accord pour retarder le mariage, le faire correspondre à la télé et dans le comics. Il fallait donc trouver autre chose en attendant. L’arc de La Mort de Superman est né de la réflexion que c’est lorsqu’un proche disparaît que tu réfléchis le plus à qui il était, à ce qu’il représentait pour toi. Nous savions qu’en retirant Superman de l’histoire, nous pouvions parler de son importance et le voir à travers les yeux des autres super-héros et du reste du monde. Retrouver l’essence du personnage.

Pourquoi le faire mourir des mains d’un méchant inédit, Doomsday, et pas d’une de ses Némésis comme Lex Luthor ?

Lex est le premier nom qui nous est venu à l’esprit, mais après discussions, nous avons décidé de partir sur quelque chose de différent, de nouveau. J’ai commencé à dessiner un croquis de ce qui allait devenir Doomsday : un monstre féroce, une force de la nature. Superman avait l’habitude de se battre contre des vilains, mais là, il est face à une tornade.

a

Avez-vous été surpris par l’impact de cette mort ?

Oh oui ! Nous nous doutions que les fans allaient réagir, mais personne n’aurait imaginé que cela ferait la Une des journaux, et deviendrait un événement d’envergure mondiale. Nous en parlons encore vingt-cinq ans après. Un film d’animation vient même de sortir ! En tant que scénariste, tu ne penses qu’à finir ton histoire et à passer à la suivante. (rires) C’était imprévisible, et impressionnant.

Avec Man of Steel et Batman V Superman, Zack Snyder a tenté une nouvelle approche de Superman, plus sombre, presque maudit. Qu’en pensez-vous ?

J’aime beaucoup de choses dans ces films. Il revisite toute l’histoire de Superman, des premières fois où il découvre ses pouvoirs, enfile son costume, à ce concept de Dieu parmi les vivants. Clark apprend à devenir Superman, c’est très intéressant. Le personnage finit d’ailleurs par rejoindre l’image que l’on a habituellement de lui.