Test «Battlefield V»: On a replongé avec joie dans l'horreur de la guerre (et à plusieurs c’est meilleur)
JEUX VIDEO•Série culte depuis seize ans, «Battlefield 5» embarque une fois de plus le joueur en pleine Seconde Guerre mondiale pour des affrontements un brin exigeants. Le chaos de la guerre...Jean-François Morisse
L'essentiel
- Pour ce nouvel épisode « Battlefield » plonge à nouveau le joueur en pleine Seconde Guerre Mondiale.
- Le jeu reflète bien le chaos de la guerre.
- Malgré quelques aventures solos, le titre est plutôt dédié aux modes multijoueurs.
Il n’y a pas de mots sympas pour évoquer la guerre. Jouer à Battlefield donne une (très vague) idée de ce que peut-être ce gigantesque chaos. Quelques heures passées sur ce Battlefield V suffisent pour en avoir un très approximatif aperçu.
Depuis seize ans et Battlefield 1942, les Suédois de Dice nous embarquent avec eux sur le front. Cette fois encore, le jeu a pour toile de fond la Seconde Guerre Mondiale après un épisode (Battlefield 1) qui lorgnait du côté de la Grande Guerre. Avec cette gageure forcément délicate : faire d’un événement grave (la guerre) un pur divertissement (le jeu vidéo). Mais ça marche !
Les quelques histoires solos (trois au lancement et une quatrième dès le 4 décembre, et ce gratuitement comme tous les suppléments annoncés) développent le propos alors que les très nombreux modes multijoueurs s’attachent à montrer l’importance du jeu en équipe. Jouer un médecin prend tout son sens sur le champ de bataille. Même le fantassin de base peut désormais porter secours à un camarade blessé. De quoi renforcer le sentiment d’appartenance à une même escouade, une même unité.
A huit, seize, trente-deux, voire soixante-quatre sur des cartes plutôt denses (il y en a huit au total lors du lancement du jeu), les affrontements de BF sont intenses et surtout très variés. Domination, Grandes Opérations, Match à mort par équipe… On retrouve les classiques, quelques nouveautés comme Percée, alors qu’un mode Battle Royale a d’ores et déjà été annoncé pour dans quelques semaines. Bref, il y en aura pour tous les goûts.
Une fois sur le champ de bataille on comprend mieux la détresse de Fabrice Del Dongo à Waterloo. A pied, à bord de chars d’assaut ou bien encore d’avion de chasse, la guerre est totale. Un chaos absolu où l’on peut se prendre une balle sans vraiment comprendre ce qui nous arrive. Je ne sais plus combien de fois j’ai dû crier : « Mais d’où ? » Les ennemis surgissent de tous les côtés, ça crie, ça tire, ça vrombit au-dessus de nos têtes, des pans de murs entiers explosent avant que surgisse un char…
Il n’est pas rare de rester plusieurs minutes au fond d’une tranchée, planqué, de tirer à l’aveugle à travers un nuage de fumigène ou bien encore de jeter au hasard des grenades en espérant qu’elles fassent mouche. Je vous le dis, c’est le chaos, mais quel pied ! Et quelle chance de pouvoir rire de la guerre « pour de faux » !
En proposant une plongée en apnée dans des batailles épiques et meurtrières, Battlefield 5 reste fidèle à lui-même. Et comme toujours, le jeu est exigeant parce que réaliste. Moins accessible qu’un Call of Duty (même en considérant les modes « Hardcore » de ce dernier), le jeu demande un brin de patience et prend toute son ampleur en groupe. Jouer en groupe avec des amis change aussi la tonalité de l’expérience d’un titre où le « multi » reste central. L’humain encore en somme.