F.R.
Cela a été le carton de la rentrée au Royaume-Uni. Bodyguard, mini-série de la BBC, a enregistré des audiences jamais vues depuis dix ans outre-Manche. L’épisode final diffusé le 23 septembre a été suivi par 10,4 millions de téléspectateurs et par plus de sept millions d’autres en replay dans le mois qui a suivi. Depuis mercredi, avec la mise en ligne des six épisodes sur Netflix, c’est le reste du monde qui succombe à son tour à cette fiction ultra-efficace.
On y suit David Budd, un vétéran de guerre qui devient garde du corps de la ministre de l’Intérieur, alors que la menace terroriste plane sur Londres. Le trentenaire, qui a combattu en Afghanistan, souffre de stress post-traumatique. Est-il le mieux placé pour assurer la protection d’une personnalité politique contestée ? La question se pose dès le premier épisode qui s’ouvre par une scène faisant monter la tension au fur et à mesure qu’un attentat se prépare à bord d’un train. Une entame haletante, à l’image de la série qui délivre un morceau de bravoure similaire à quasiment chaque épisode - petit bémol pour les quatrième et cinquième plus plan-plan…
Cocorico
Le scénario ménage parfaitement le suspense et les surprises – avec un retournement de situation véritablement inattendu à mi-parcours -, quitte à aller dans des directions invraisemblables. Richard Madden, lui, fait forte impression dans le rôle-titre. Pas étonnant que la rumeur imagine l’acteur dans le costume de James Bond, le bodyguard qu’il compose étant dans la lignée de l’agent 007 robuste mais plein de failles incarné par Daniel Craig.
Et puis, cette mini-série est aussi l’occasion de crier « cocorico » puisque les trois premiers épisodes – les meilleurs, ceci dit sans chauvinisme aucun – sont réalisés par le français Thomas Vincent, qui a précédemment travaillé sur les séries Versailles et Le Tunnel et a signé une poignée de longs-métrages dont Le nouveau protocole, un thriller avec Clovis Cornillac sorti en 2008.