Johnny Hallyday, Michael Jackson, Jimi Hendrix… Les meilleurs albums posthumes (et les pires)
MUSIQUE•Les albums posthumes sont un business très lucratif, et un pan entier de l'histoire de la musique...V. J.
Avec une mise en place de 800.000 exemplaires dès vendredi, Mon pays, c’est l’amour est l’événement musical de cet automne. L'album posthume de Johnny Hallyday devrait battre des records… Et devenir son disque le plus vendu ? Même s’ils font débat chez les critiques et les fans, les albums posthumes représentent un business très lucratif et un pan entier de l’histoire de la musique.
Lorsqu’il disparaît dans un accident d’avion fin 1967, Otis Redding venait d’enregistrer le morceau (Sittin’On) The Dock of the Bay. Il sort un mois plus tard et devient le premier single posthume de l’histoire. Un album éponyme, composé d’inédits et de B-sides, sort dans la foulée, et Rolling Stone le classera dans ses 500 meilleurs albums de tous les temps en 2003.
Plus connu après sa mort que de son vivant
D’autres albums posthumes sont considérés comme des disques à part entière, et même des chefs-d’œuvre, à l’instar de Closer de Joy Division sorti peu après le suicide de Ian Curtis, Pearl de Janis Joplin, ou From a Basement on the Hill et New Moon d’Elliott Smith. Le plus souvent, ces artistes ont été fauchés par la mort (le suicide, la drogue…) en pleine fleur de l’âge, en pleine carrière. C’est le cas symbolique de Jeff Buckley, plus connu après sa mort que de son vivant, avec une explosion des ventes de son premier album, Grace, et la sortie d’un second, posthume, Sketches for My Sweetheart The Drunk.
Faut-il rendre public tous les travaux d’un artiste disparu ?
Premier disque édité après la mort de Kurt Cobain, MTV Unplugged in New York s’est imposé comme un indispensable de Nirvana et un des live les plus célèbres de l’histoire. En revanche, l'album solo Montage of Heck : The Home Recordings, d’après des enregistrements du chanteur retrouvés en 2015, n’a pas reçu le même accueil. Si certains louent son aspect historique, beaucoup s’interrogent sur son intérêt musical. Faut-il rendre public tous les travaux d’un artiste disparu ? La question hante le milieu, et à titre d’exemple, après l’album posthume Lioness : Hidden Treasures, le boss d’Universal UK décida de détruire le reste des démos, «une décision morale» selon lui.
Une œuvre exploitée et diluée
Mais les maisons de disques ont plutôt tendance à tomber dans l’excès inverse, et des légendes comme Jimi Hendrix, Bob Marley ou Tupac Shakur voient leur œuvre exploitée et diluée à coups d’albums posthumes, best of, rééditions, etc. En cinq ans de carrière, Jimi Hendrix a sorti trois albums studio, deux compilations, un live, contre une dizaine d’albums studios, une vingtaine de live, autant de best of, sans oublier les pirates officiels, après sa mort en 1970. Un héritage géré respectivement par son manager, son producteur et enfin sa famille.
On en arrive à des situations paradoxales comme Infiniment, album posthume de Jacques Brel avec des chansons inédites qu’il ne voulait pas voir exploitées mais qui l’ont quand même été avec l’accord de ses ayants droit, sa femme et sa fille. Quant à Michael, le premier album posthume du King of Pop, certains ont même douté qu’il s’agisse de sa voix. Pas de doute sur Mon pays, c’est l’amour, c'est bien Johnny qui chante.