MANGAPolar, autofiction... La rentrée manga meilleure que la rentrée littéraire?

Polar, autofiction, auteurs stars... La rentrée manga meilleure que la rentrée littéraire?

MANGAPlusieurs centaines de mangas sortent cette rentrée, « 20 Minutes » fait le tri dans les nouveautés…
Vincent Jule

Vincent Jule

D’août à novembre, 567 romans sortent pour la rentrée littéraire. C’est beaucoup, mais il faut savoir qu’autant de mangas débarqueront en librairie sur la même période. En effet, avec près de 200 tomes publiés par mois, la France est toujours le deuxième consommateur de mangas… après le Japon. Au retour des vacances et avant les fêtes de fin d’année, la rentrée littéraire, mais aussi scolaire, est une belle fenêtre pour les éditeurs. Ils y dévoilent leurs nouveautés, et peut-être futurs best-sellers, et cette année démontre une nouvelle fois la richesse du manga, avec du polar, de l’autofiction, de l’historique et quelques auteurs stars.

Mujirushi - Le Signe des rêves

Après son sacre au dernier festival d’Angoulême, avec expo, masterclass (et interview dans 20 Minutes !), le mangaka Naoki Urasawa est de retour avec une nouvelle mais courte série Le Signe des rêves, et comme par hasard elle se déroule en grande partie en France, au musée du Louvre. Alors qu’il a tout perdu, Takashi Kamoda découvre l’existence du « signe des rêves », qui le mène, lui et sa fille, à la rencontre du mystérieux Iyami puis au coeur de la capitale française.

Moins sérieux que ses oeuvres précédentes (Monster, Billy Bat, 20th Century Boys), voire à la limite de la parodie, Mujirushi n’en oublie pas le symbolisme cher à l’auteur, ici à la croisée des cultures française et japonaise. Une autre nouveauté, Marion chez Komikku, se déroule également à Paris, avec le destin d’une chanteuse dans les années 1940, à la veille de la guerre.

Mujirushi - Le Signe des rêves, de Naoki Urasawa (Futuropolis)

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Noise

Sorti de l’anonymat d’Internet par l’éditeur français Ki-oon, Tetsuya Tsutsui s’est imposé comme un des maîtres du thriller avec Prophecy, Manhole ou Poison City. Si le dessinateur reste fidèle à son genre de prédilection avec Noise, il quitte la ville, les serial killers et le spectaculaire pour une histoire retorse en pleine campagne nippone, à hauteur d’homme. Keita, un jeune agriculteur, a relancé l’économie locale en créant une nouvelle espèce de figues, mais ce succès attire aussi les envieux, dont un ancien criminel.

Alors que le lecteur croit avoir un coup d’avance sur la suite du récit, la fin du premier tome redistribue les cartes et lance ce polar agricole et social (oui, c’est possible) dans une direction inattendue. Le thriller est d’ailleurs omniprésent cette rentrée, avec aussi le classique mais efficace Route End (Ki-oon), le didactique et scientifique Trace (Komikku) et le capillotracté Fool’s Paradise (Kana).

Noise, de Tetsuya Tsutsui (Ki-oon)

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Mon père alcoolique et moi

Avec Mon père alcoolique et moi, Mariko Kikuchi s’inscrit dans le récit autobiographique en manga, à l’instar d'Une vie dans les marges de Yoshihiro Tatsumi, Journal d’une disparition de Hideo Azuma ou Vie de Mizuki. La dessinatrice y croque sans fard son quotidien de violence et de survie, aux côtés d’un père alcoolique donc, mais aussi d’une mère membre d’une secte. Le lecteur l’accompagne jusqu’à l’âge adulte, pour mieux se rendre compte que l’alcoolisme cache d’autres maux de la société en général, et de la société japonaise en particulier. Dans la même collection de mangas témoignages chez Akata, on recommande également la lecture malaisante mais passionnante de La Virginité passée 30 ans - Souffrances et désirs au quotidien.

Mon père alcoolique et moi, de Mariko Kikuchi (Akata)

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Le Fleuve Shinano

Déjà publié il y a dix ans, le chef d’oeuvre Le Fleuve Shinano est réédité en intégralité par Kana, l’occasion de replonger dans ce portrait de femme à la fois historique, tragique et contrariée, et se rappeler de toute la puissance et précision du trait de Kazuo Kamimura. Un pavé de 700 pages à ranger à côté de ses autres mangas à lire d’urgence : Lorsque nous vivions ensemble, Folles passions et Lady Snowblood.

Le Fleuve Shinano, de Hideo Okazaki et Kazuo Kamimura (Kana)