Rennes: Les Vagins Enchantés, le collectif qui met des filles derrière les platines
FETE•Le collectif clôturera le festival I’m from Rennes dimanche avec une playlist 100% féminine...Camille Allain
L'essentiel
- Le collectif rennais Les Vagins Enchantés est une bande de copines qui s’improvisent DJ pour des soirées.
- Les fondatrices veulent voir plus de femmes aux platines.
- Le collectif fera la clôture du festival I’m from Rennes dimanche soir au parc du Thabor.
La scène se passe dans un bar de nuit de Rennes. Adélaïde est aux platines pour la première fois de sa vie, invitée par le patron de ce bistrot de la rue Vasselot. Elle balance quelques disques qu’elle aime bien et les gens dansent. Un client : « C’est vraiment cool ce que tu passes comme musique, surtout pour une fille ». Adélaïde dit merci et poursuit sa soirée, sans trop y penser. « Je n’ai pas réalisé au départ. C’était un compliment mais ça m’a fait réfléchir ».
« Ce sont toujours les hommes qui choisissent ce qu’on doit écouter »
La jeune femme récidive peu de temps après avec une copine. Même réflexion. « C’est là que j’ai compris qu’on voyait très peu de filles passer de la musique dans les bars ou les clubs. Ce sont toujours les hommes qui choisissent ce qu’on doit écouter ». Adélaïde Haslé décide alors de créer Les Vagins Enchantés, un collectif de copines qui aiment la musique. « La technique au départ, on n’y connaissait rien, on ne savait pas où il fallait brancher les câbles. On faisait tout avec un ordi, le son n’était pas toujours bon ».
A la vie, elles sont psychiatres, infirmières, rédactrice web et ne connaissent rien au métier de DJ. Mais le temps d’une soirée, elles prennent les platines pour passer le son qu’elles aiment. « J’ai l’impression qu’on se lâche un peu plus, qu’on ose. Les garçons sont plus sérieux, ils veulent que ça plaise. Nous, on s’en fout », glisse la fondatrice du collectif.
« En tant que femme, on est toutes un peu militantes »
Dimanche, Les Vagins Enchantés assureront la clôture du festival I’m from Rennes avec une playlist 100 % féminine. « On met de tout, ça dépend des filles. Certaines adorent Madonna, Cyndi Lauper ou Beyoncé, d’autres passent de la techno, du rock garage. Moi j’aime bien le punk-rock et la pop indé des années 80 », poursuit Adélaïde Haslé.
Avec une revendication féministe ? Pas tant que ça. « En tant que femme, on est toutes un peu militantes. Quand on ne nous donne pas la place, on la prend. Mais notre but, c’est surtout de faire la fête ». Ça commencera dimanche à 20h.