Un témoignage glaçant. Dans entretien accordé au supplément de fin de semaine du quotidien britannique The Guardian, à l’occasion de la sortie de son autobiographie My Thoughts Exactly, la chanteuse Lily Allen raconte crûment comment un « dirigeant de l’industrie musicale » l’a agressée sexuellement en 2015, ajoutant que ce type d’abus était « répandu » dans le milieu de la musique. Et que le silence persistait malgré les témoignages publiés dans le sillage du mouvement #MeToo.

Dans son interview, elle raconte en détail une agression qu’elle avait déjà évoquée de façon générale. Elle raconte voir rencontré cet homme en novembre 2015 alors qu’elle sortait d’une mauvaise passe. Lors de leur deuxième rencontre, il l’accompagne, ivre, dans sa chambre d’hôtel et l’a laisse y dormir. C’est à 5 heures du matin qu’elle se réveille nue, en sentant le corps d’un homme également nu pressé contre son dos. « Je me suis éloignée aussi vite que possible et j’ai sauté du lit paniquée… j’ai trouvé rapidement mes habits et j’ai couru hors de sa chambre pour rejoindre la mienne », raconte-t-elle.

Peur « d’être traitée d’"hystérique" ou de "femme difficile" »

Elle explique s’être sentie pleine de honte après cette agression parce qu’elle avait bu. Mais confie aussi sa frustration de ne pas avoir pu se confronter à cet homme ou d’avoir pu rapporter son comportement. A la place, elle a dû continuer à travailler avec lui en silence « parce qu’il avait plus de pouvoir et d’argent qu’elle et qu’elle craignait d’être traitée d’"hystérique" ou de "femme difficile" » rapporte The Guardian.

« Je ne m’attendais pas à ce qu’il profite de ma faiblesse, je me suis sentie trahie. J’ai ressenti de la honte. J’ai ressenti de la colère. Je me sentais perdue », explique-t-elle.

Après avoir voulu nommé son agresseur, la chanteuse aujourd’hui âgée de 33 ans, y a finalement renoncé sur les conseils de l’avocat de son éditeur. Elle explique ne pas avoir ébruité son agression mais avoir fait une déclaration sous serment chez un avocat pour « qu’il soit noté par écrit que j’avais été agressée sexuellement par quelqu’un avec qui je travaillais ».