Journées du patrimoine: Ils redonnent vie aux vieux bus de Nantes
PATRIMOINE•L'association Omnibus se démène pour sauvegarder certains autobus réformés du réseau Tan...Frédéric Brenon
L'essentiel
- Omnibus possède aujourd'hui onze autobus, dont sept autorisés à circuler.
- Pour financer ses activités, elle loue ses véhicules pour des mariages ou séminaires.
- Plusieurs anciens bus seront présentés au public dimanche.
Ils se définissent comme des « passionnés des transports en commun », du réseau nantais en particulier. Depuis huit ans, ces mordus d’histoire et de mécanique restaurent des anciens bus de la Semitan pour « sauvegarder la mémoire » et les « rendre accessibles au grand public ». Réunis au sein de l’association Omnibus, ils possèdent aujourd’hui 11 véhicules datant des années 1970 jusqu’aux années 2000. Cinq d’entre eux seront présentés dimanche à Nantes dans le cadre des Journées du patrimoine.
Représentatifs de leur époque
« On a commencé par le mythique GX 44 d’Heuliez, modèle bien connu des Nantais car resté en circulation plus de trente ans. Un transporteur affrété s’apprêtait à se débarrasser d’un des derniers exemplaires, raconte Thomas Richier, président d’Omnibus. Au fil des ans, des opportunités nous ont permis de faire d’autres acquisitions. »
Comme ce PR 100, mis en service en 1978 et dont la marque, Berliet, a disparu. Ou le Heuliez GX 187, l’un des premiers bus accordéons nantais (1992). Ou encore, dernièrement, un Heuliez GX 317, témoin de la première génération à plancher bas (1995). « Même si chaque véhicule à son histoire, ils sont tous représentatifs de leur époque et de l’évolution du réseau. »
De grosses dépenses à assumer
La plupart étaient destinés à la casse et furent récupérés pour l’euro symbolique. « Mais entre les réparations, la carte grise, l’assurance, le contrôle technique obligatoire tous les six mois, le carburant, les dépenses grimpent vite », relève David Le Pautremat, trésorier.
Il faut aussi faire preuve de débrouillardise. « Certaines pièces à changer, comme les vitres par exemple, sont difficiles à trouver, explique Kevin Lemoing, secrétaire de l’asso. Alors on se renseigne un peu partout, on demande des conseils. Et on met les mains dans le cambouis. On ne pourra plus faire ça avec les bus actuels, bourrés d’électronique. »
Une collection d’au moins 30.000 documents
Pour financer ce travail de restauration et ses sorties événementielles, Omnibus, qui possède par ailleurs plus de 30.000 documents en rapport avec les transports nantais (photos, tickets, fiches-horaires…), loue ses autobus avec chauffeur lors de mariages ou séminaires d’entreprises. Elle édite aussi des cartes postales et calendriers.
A moyen terme, l’association cherche également des locaux d’au moins 500 m2 et souhaite nouer des relations plus étroites avec la Semitan, afin d’améliorer la visibilité de sa collection. « A chaque événement, le public est très réceptif, constate Thomas Richier. Les couleurs, le bruit, les odeurs des vieux bus, ça ravive des souvenirs à chacun. Nous, ça nous motive pour continuer. On ne fait pas ça uniquement pour le plaisir de quelques passionnés. »