«First Man - Le premier homme sur la Lune»: L'absence de drapeau américain fait polémique
CINEMA•Présenté mercredi en ouverture de la Mostra de Venise, « First Man » ne serait pas suffisamment patriotique au goût de certains, à commencer par le sénateur de Floride Marco Rubio…F.R.
C’était un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité. Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong est devenu le premier homme à marcher sur la Lune. Un événement historique, retransmis à la télévision, au cours duquel l’astronaute a planté un drapeau américain. Un symbole majeur en pleine Guerre froide, quand le pays de l’Oncle Sam et son ennemi soviétique se tiraient la bourre pour la conquête spatiale.
Cette mission de la Nasa, l’une des plus dangereuses de l’histoire, est portée à l’écran dans First Man – Le premier homme sur la Lune par Damien Chazelle. Le film a fait l’ouverture de la Mostra de Venise mercredi et a fait grincer quelques dents de l’autre côté de l’Atlantique car le planté de drapeau est complètement absent du récit.
« Folie lunaire »
Le sénateur de Floride Marco Rubio parle de « folie lunaire », selon Slate, et reproche au réalisateur de « ne pas rendre service à une période où le peuple [américain] a besoin de se souvenir de ce qu’il peut accomplir si tout le monde travaille ensemble ».
Ryan Gosling, qui incarne Neil Armstrong dans le film, a justifié auprès du Télégraph ce choix artistique de présenter cette épopée comme un « accomplissement humain ». Et sous-entendu, pas comme un événement patriotique.
Ce week-end, James R. Hansen, l’auteur de la biographie de Neil Amstrong qui a inspiré le film, et les fils de l’astronaute Rick et Mark, ont à leur tour soutenu Damien Chazelle dans un communiqué commun, relayé par le site d'Entertainment Weekly. « Ce film ce concentre sur ce que l’on ignore de Neil Armstrong. Ce film se concentre sur des aspects du passage de Neil sur la Lune que l’on n’a pas vus ou que l’on a oublié. L’équipe du film a passé des années à effectuer des recherches sur l’homme derrière le mythe, pour raconter la petite histoire derrière la grande, déclarent-ils. Cette histoire est humaine et universelle. Bien sûr, elle célèbre un accomplissement américain. Mais elle célèbre aussi un accomplissement "pour toute l’humanité", comme le mentionne la plaque que Neil et Buzz [Aldrin] ont laissé sur la Lune. »
« Pas le moins du monde antiaméricain »
Et les trois hommes de conclure « Nous n’avons pas l’impression que ce film soit le moins du monde antiaméricain. C’est plutôt le contraire. Mais ne vous contentez pas de nos déclarations. Nous encourageons chacun à aller voir ce film remarquable et à le constater par eux-mêmes. »
Les spectateurs français pourront se faire leur idée lorsque First Man sera à l’affiche, le 17 octobre.