MANGAYoshitoki Oima, la révélation manga de «To Your Eternity» à Japan Expo

Japan Expo 2018: «Je dessine pour les gens qui souffrent», explique Yoshitoki Oima, révélation manga avec «To Your Eternity»

MANGALe shônen manga ne se limite pas à «One Piece», «Naruto» ou «One Punch Man», la preuve avec «To Your Eternity» et sa jeune mangaka, la révélation Yoshitoki Oima ...
Après «A Silent Voice», la jeune mangaka Yoshitoki Oima confirme avec «To Your Eternity» qu'elle est une nouvelle voix du shônen
Après «A Silent Voice», la jeune mangaka Yoshitoki Oima confirme avec «To Your Eternity» qu'elle est une nouvelle voix du shônen  - Fumetsu No Anata © Yoshitoki Oima / Kodansha Ltd.
Vincent Jule

Propos recueillis par Vincent Jule

Déjà dans A Silent Voice, aux éditions Ki-oon, Yoshitoki Oima n’était pas là où on pouvait l’attendre. Un shônen, une école, une romance ? A son héroïne toute désignée, une jeune fille sourde et la « voix silencieuse » du titre, la mangaka préfère s’attarder sur son tourmenteur et raconter sa descente aux enfers puis sa rédemption. Une réflexion sur l’empathie, qu’elle pousse encore plus loin dans To Your Eternity chez Pika.

Car son héros n’en est pas un, pas encore. Etre immortel et immatériel, surnommé « Im », il change de forme au gré des rencontres et des aventures, que celles-ci le voit s’installer au sein d’une communauté ou participer à un tournoi, dans la pure tradition du shônen et pourtant à la grande surprise du lecteur. To Your Eternity réussit ainsi à renouveler le genre sans le trahir, à bousculer le fan sans se l’aliéner - le titre est dans le top dix des ventes de mangas en France.

A moins de 30 ans et cachée derrière sa mèche de cheveux, Yoshitoki Oima est une vraie révélation, une voix unique que 20 Minutes a voulu partager, et l’invité de Japan Expo pour des dédicaces et une masterclass ce samedi à 14 heures.

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Avec To Your Eternity, le lecteur se demande souvent ce qu’il est en train de lire, où le manga va l’amener par la suite...

Et ce n’est pas propre aux lecteurs français, les Japonais se posent la même question. Mais ne pas comprendre tout de suite un personnage peut être une bonne chose, non ? Surprendre le lecteur, renouveler les enjeux, voilà les choses sur lesquelles je travaille chaque semaine, à chaque chapitre. Même si je ne suis pas sûre d’y arriver. D’un côté, j’espère que les lecteurs ne seront pas trop déçus, tristes, et de l’autre, c’est une des thématiques du manga. Je ne ménage pas non plus mes personnages (rires).

Dès le premier chapitre, vous brisez une règle fondamentale du shônen, à savoir que le héros n’est pas physiquement identifiable...

L’empathie est l’un de mes sujets de prédilection. Dans mon premier manga Mardock Scramble, je racontais l’histoire d’une prostituée. Pas simple pour l’identification. Et dans A Silence Voice, Shoya était un garçon antipathique, de ceux qui font du mal aux autres. Mais « Im » est un personnage différent, il change avec le temps, et j’essaie petit à petit, au fur et à mesure de ses formes et de ses acquis, de faire évoluer l’empathie des lecteurs à son égard.

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Savez-vous déjà où vous mènera le voyage d’« Im » ?

J’ai pratiquement tout planifié à l’avance, je sais exactement combien de personnages majeurs « Im » va rencontrer. Dans mon esprit, il rencontre d’abord « sa » mère en la personne de March, puis l’équivalent d’un frère, avant d’expérimenter la vie en communauté, de vivre dans un environnement proche de l’école… J’ai une idée très précise, très forte, d’où je veux aller, et la série s’arrêtera quand je serais satisfaite.

La vie, la mort, le langage… To Your Eternity aborde plusieurs thèmes universels, mais quel est le message principal que vous voulez faire passer ?

Je dessine ce manga pour les personnes qui souffrent dans la vie, qui n’arrivent pas à accomplir leurs rêves, qui ont l’impression de ne pas pouvoir être eux-mêmes. Et dans certains cas extrêmes, des personnes qui, comme Balot dans Mardok Screamble ou Shoko dans A Slient Voice, envisagent le suicide pour mettre fin à cette souffrance.

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Rumiko Takahashi (Ranma 1/2), Hiromu Arakawa (Fullmetal Alchemist), Yana Tobsoo (Black Butler)... Il existe des femmes mangakas dans le shônen, mais elles restent rares. Pourquoi avoir choisi ce genre plutôt que le shôjo ou le seinen ?

En fait, mon frère aîné était un gros lecteur de shônen. Il y en avait partout à la maison, mais pas un seul shôjo. C’est donc naturellement que je me suis mise à dessiner du shônen. Le shôjo, je ne l’ai découvert que récemment, et j’en lis beaucoup en ce moment pour faire mon éducation et pour mon approche du manga en général.

Remerciements à Thibaut Desbief pour la traduction.