Femmes@Numérique: Les métiers du numérique draguent les femmes
HIGH TECH•La Fondation Femmes@Numérique a été inaugurée à la Cité des sciences...L.Be. avec AFP
Il y avait du beau monde à la Cité des sciences mercredi soir pour lancer la Fondation Femmes@Numérique. Le secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi, la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa, la ministre du Travail Muriel Pénicaud et le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer ont inauguré main dans la main la fondation qui doit rééquilibrer la répartition hommes-femmes dans les entreprises des nouvelles technologies. Sur l’écran derrière eux s’affichait en grand : « Pourquoi se passer de 50 % des talents ».
« Aujourd’hui, quand on dit "entrepreneur du numérique" on imagine un bonhomme avec une barbe, des lunettes et une chemise blanche. Il faut que ça, on le fasse tomber », a déclaré à l’AFP le secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi, lors de la cérémonie.
Un dangereux « virage sur l’égalité salariale femmes-hommes »
« Dans le numérique aujourd’hui on a les carrières les plus rapides, avec les salaires les plus élevés, et ceux qui ont ces carrières très rapides seront les dirigeants de demain », a-t-il développé devant le collectif et la presse. « 90 % de bonshommes dans ces métiers du numérique, ça veut dire qu’on est en train de prendre dangereusement un virage sur l’égalité salariale femmes-hommes ».
La fondation s’est engagée à mettre en valeur les femmes déjà à des postes de responsabilité dans le secteur et à mener des actions dans les écoles pour encourager les filles à s’orienter vers les nouvelles technologies. « La place des femmes dans les métiers du numérique est mauvaise. Pire, elle se dégrade », a affirmé Régis Delayat, vice-président du Cigref (Association des grandes entreprises et administrations publiques).
La place des femmes dans le numérique « se dégrade »
« Il y a trente ans, les femmes représentaient 30 % des effectifs des informaticiens. Aujourd’hui elles représentent 15 % seulement des métiers du numérique. Si nous ne faisons rien, (la proportion) tombera à 10 % dans les dix prochaines années. C’est incompréhensible et désastreux », a-t-il assené. La fondation disposera d’un budget de plus d’un million d’euros, notamment grâce aux entreprises partenaires, afin de mener des actions dans toute la France.
« Pour les entreprises fondatrices, leur compétitivité et leur place dans la société sont conditionnées par leur capacité à recruter des talents. Tous les talents, masculins et féminins », a noté Véronique Di Benedetto, administratrice de la fondation et vice-présidente France d’Econocom.
Brigitte Macron, l’épouse du président de la République, est venue à la réception et a rencontré plusieurs associations dont elle a salué les « belles initiatives ».